Cinq des douze passagers blessés lundi 11 mars après un trou d’air causé par un «incident» technique sur un Boeing 787 reliant reliant Sydney à Auckland étaient toujours hospitalisés mardi en Nouvelle-Zélande, deux d’entre eux nécessitant des soins plus importants. Selon le ministère de la Santé de la Nouvelle-Zélande, ces cinq passagers souffrent de diverses blessures et ont été pris en charge dans deux hôpitaux d’Auckland. Dans un communiqué mardi, la compagnie chilienne Latam qui exploite ce Boeing a souligné que «seuls un passager et une membre d’équipage ont subi des blessures qui ont nécessité des soins supplémentaires mais leur pronostic vital n’est pas engagé».

Les passagers ont rapporté aux médias locaux que l’appareil, un Boeing 787 Dreamliner, avait rapidement perdu de l’altitude au-dessus de la mer de Tasmanie, propulsant au plafond tous ceux dont la ceinture de sécurité n’était pas bouclée. «Les gens ont volé en air parce qu’ils n’avaient pas leurs ceintures», a déclaré un passager à la radio RNZ. «Certaines personnes ont été vraiment blessées. Les gens ont eu réellement peur aussi», a dit, la voix tremblante, cet homme dont l’identité n’a pas été révélée. Un autre passager, Brian Jokat, raconte lui avoir vu un passager collé au plafond de l’avion avant de retomber lourdement se cogner les côtes sur un accoudoir. «Il était au plafond, sur le dos, et me regardait. C’était comme dans (le film) L’Exorciste», a déclaré Brian Jokat à RNZ, selon le NZ Herald.

Dans un communiqué, La Latam indique que «le vol LA800, opérant sur la route Sydney – Auckland – Santiago et transportant 263 passagers et 9 membres d’équipage, a subi un fort mouvement, dont les causes sont en cours d’investigation». «Suite à l’incident, 10 passagers de nationalité brésilienne (2), française (1), australienne (4), chilienne (1) et néo-zélandaise (2) ainsi que 3 membres d’équipage en cabine ont été transportés» à l’hôpital. «Le groupe Latam Airlines travaille en coordination avec les autorités compétentes pour mener les enquêtes sur l’incident», est-il ajouté sans plus de détails. Les passagers seront transférés à Santiago du Chili, leur destination finale, «à bord d’un nouveau vol (LA1130) le 12 mars», précise la compagnie qui «réaffirme son engagement en faveur de la sécurité».

Selon le passager Brian Jokat, après l’atterrissage le pilote s’est rendu auprès des passagers. «Je lui ai demandé ce qui s’était passé et il m’a répondu “J’ai perdu brièvement mes instruments de bord et ils sont revenus tout d’un coup”», a dit Brian Jokat à RNZ. Les données de FlightAware, l’outil de suivi des compagnies aériennes, montrent que l’avion a perdu de l’altitude environ deux heures après le décollage du vol prévu pour durer trois heures. «Nous travaillons à rassembler plus d’informations sur le vol et nous fournirons tout le soutien nécessaire à notre client», a déclaré Boeing dans un communiqué transmis à l’AFP.

Cet incident survient après une série de dysfonctionnements sur des appareils de l’avionneur américain Boeing. Début janvier, une porte d’un Boeing 737 MAX 9, de la compagnie Alaska Airlines s’est détachée quelques minutes après le décollage, faisant quelques blessés légers. Les 737 MAX avaient auparavant été cloués au sol pendant près de deux ans après les crashs de deux appareils, le premier, fin 2018, de la compagnie indonésienne Lion Air, le second, début 2019, de la compagnie éthiopienne Ethiopian Airlines, entraînant plus de 350 morts. Dans les deux cas, un problème lié à un nouveau logiciel était à l’origine des crashs.

La semaine dernière, un Boeing 777 a dû effectuer un atterrissage d’urgence peu après son décollage de San Francisco, une roue s’étant détachée avant de heurter des voitures sur un parking de l’aéroport. Au début du mois, les autorités de régulation aériennes américaines ont donné à Boeing 90 jours pour présenter un plan visant à résoudre des problèmes de contrôle de la qualité, le responsable de l’administration fédérale de l’aviation (FAA) exhortant l’entreprise à «s’engager à apporter des améliorations réelles et profondes».