Les constructeurs automobiles Renault et Nissan, partenaires depuis 24 ans, ont officiellement lancé mercredi la nouvelle forme de leur alliance annoncée en février, censée être moins fusionnelle et plus égalitaire.
«Après obtention des autorisations réglementaires requises, le Nouvel Accord de l’Alliance entre Renault Group et Nissan entre en vigueur aujourd’hui. Il remplace les accords précédents régissant la gouvernance de l’Alliance», ont indiqué les groupes dans un communiqué commun de l’Alliance, qui inclut aussi Mitsubishi. «Ce nouveau chapitre de l’Alliance s’appuiera sur les fondations robustes d’un partenariat de longue date. Il maximisera la création de valeur pour chacun de ses membres en posant les bases d’une nouvelle gouvernance équilibrée, juste et efficace», a affirmé Jean-Dominique Senard, président de l’Alliance. Alors que Renault détenait auparavant 43,4% de Nissan, les deux entreprises «détiennent désormais une participation croisée de 15%», souligne le communiqué. Les droits de vote de Renault Group et de Nissan sont eux «plafonnés à 15% des droits de vote exerçables, avec la possibilité pour chacun d’exercer librement ses droits de vote dans cette limite». C’est la fin d’une longue domination française, débutée en 1999 avec l’entrée de Renault au capital de Nissan.
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La relation avait été compliquée par la montée surprise de l’État français au capital de Renault, en 2015, puis par la spectaculaire chute de Carlos Ghosn, alors patron de l’alliance, et arrêté fin 2018 au Japon pour des accusations de malversations financières. Concrètement, Renault a transféré 28,4% des actions Nissan «dans une fiducie française, où les droits de vote sont exercés de manière neutre, sous réserve de certaines exceptions», a expliqué l’Alliance, sans que cela n’entraîne une «dépréciation dans les états financiers de Renault Group». Comme annoncé en février, le constructeur français «continuera de bénéficier pleinement des droits économiques (dividendes et produits de cession des actions) rattachés aux actions détenues par la fiducie» jusqu’à leur vente, précise le communiqué. Cette potentielle vente peut advenir à tout moment – sans obligation toutefois – «dans le cadre d’un processus organisé et coordonné avec Nissan et dans lequel Nissan bénéficie d’un droit de première offre, à son profit ou au profit d’un tiers désigné», est-il précisé.
Dans le cadre de cette alliance aux 375.000 salariés, Renault, Nissan et Mitsubishi collaborent déjà sur de nombreux véhicules, avec des économies à la clé. Des voitures Renault et Nissan partagent des mêmes moteurs, et des Renault sont vendues sous badge Mitsubishi.