Le gouvernement a décidé de nouvelles réquisitions de grévistes dans l’industrie pétrolière afin d’endiguer les pénuries de carburants, notamment en Île-de-France, à quelques jours du week-end de Pâques, a-t-on appris mardi auprès du ministère de la Transition énergétique. Des réquisitions sont en cours, notamment à la raffinerie TotalEnergies de Gonfreville-l’Orcher (Seine-Maritime), la plus grande de France, «qui expédie du carburant dans l’oléoduc Le Havre-Paris vers l’Île-de-France et le Centre-Val de Loire depuis hier matin (lundi), grâce à la réquisition de quelques personnes par relève (3 à 4 maximum)», a indiqué le ministère à l’AFP.
Il a ajouté que les réquisitions prises le 29 mars pour le dépôt pétrolier de la SFDM, en Loire-Atlantique, sont toujours en vigueur, permettant d’expédier du carburant vers les Pays-de-la-Loire, l’Île-de-France, le Centre-Val de Loire et l’Est de la France via l’oléoduc Donges-Melun-Metz, où un salarié par relève est réquisitionné.
Concernant la raffinerie de Normandie, la CGT Chimie a affirmé que des réquisitions étaient «effectives» depuis lundi jusqu’à jeudi, confirmant implicitement une reprise des expéditions. «Il s’agit d’approvisionner notamment l’Île-de-France et le Centre-Val de Loire, où la situation est tendue et à l’approche du week-end de Pâques et des vacances scolaires», a indiqué à l’AFP le cabinet d’Agnès Pannier-Runacher, ministre de la Transition énergétique.
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La situation reste en effet très compliquée dans les stations-service d’Île-de-France même si elle semble légèrement meilleure que lundi, selon des données publiques analysées par Fig Data. Dans le Val-de-Marne, près d’une station sur deux est en rupture partielle (39,8%) ou totale (9,6%). Même chose dans la capitale, où 37,5% des pompistes déclarent des pénuries. Un chiffre similaire dans les Hauts-de-Seine (52,6%) ou dans l’Essonne (42,9%). Au niveau national, 10,5% des stations-service au niveau national ne disposaient pas, lundi à 13h, soit d’essence (SP98, SP95, E10), soit de diesel.
Le syndicat des pétroliers a indiqué lundi soir tabler sur une «nette amélioration» de la situation dans les stations-service d’Île-de-France, en dépit de mouvements de grèves persistants contre la réforme des retraites dans certaines raffineries, comme les raffineries TotalEnergies de Gonfreville et de Donges (Loire-Atlantique) et la raffinerie Esso-ExxonMobil de Port-Jérôme-Gravenchon (Seine-Maritime).
Un constat plus ou moins partagé par Francis Pousse, représentant des stations-service, qui «espère bien que la situation en Île-de-France va s’améliorer». Francis Pousse prévient toutefois qu’il est impossible que l’on revienne à un niveau d’approvisionnement des stations proche de 0 en fin de semaine. «Si l’on retrouve à Paris et autour un niveau de pénurie proche de la moyenne nationale, qui se situe autour des 11% actuellement, ce sera déjà très bien», a-t-il insisté.