La trêve n’a duré qu’un été. La consommation en berne dans le textile vient de faire une nouvelle victime: Naf Naf. Après Don’t Call me Jennyfer fin juin, l’enseigne de prêt-à-porter milieu de gamme vient de se déclarer en redres­sement judiciaire. Un porte-pa­role explique qu’elle n’a pas pu faire face à « des arriérés de paiement de loyers » accumulés pendant le Covid.

Le comité interministériel de restructuration industrielle (Ciri) suit le dossier. Comme toutes les marques de textile aujourd’hui en ­difficulté (André, Kookaï, Gap France, Kaporal, Go Sport sont en redressement judiciaire ; San Marina, Cop.Copine ont été liquidées), Naf Naf paie au prix fort l’arrivée d’enseignes plus agiles, notamment sur internet, et surtout moins chères. Voire ultra-low cost comme le chinois Shein. Imparable dans un marché qui baisse depuis des années. Dans un contexte de pouvoir d’achat sous tension, les Français arbitrent de plus en plus en défaveur du tex­tile. C’est vrai pour les enfants en cette rentrée scolaire, c’est vrai pour les adultes depuis des mois.

À lire aussiSergent Major, Du Pareil Au Même: le déclin du groupe Générale pour l’Enfant, ex-géant du prêt-à-porter français

Lancé en 1973 par les frères Gérard et Patrick Pariente, avec une première boutique située dans le passage du Caire à Paris, Naf Naf avait déjà été placé en redressement ­judiciaire début 2020, avant d’être racheté par le groupe franco-turc SY Corporation. La marque a réalisé l’an passé un chiffre d’affaires de 141 milions d’euros, en hausse par rapport à 2021, qui avait été difficile. Elle emploie 660 salariés en France, où elle compte 131 magasins. Naf Naf est également présent en Espagne, où l’enseigne emploie 124 salariés, en Belgique et en Italie, trois pays qui ne sont pas concernés par la procédure en cours.

Le temps de la période d’observation va être consacré à tout faire pour tenter un plan de conti­nuation.