Malgré la levée de la mobilisation, les perturbations demeurent. Ce mercredi matin, le principal syndicat représentatif des aiguilleurs du ciel, le SNCTA, a annoncé la levée de son préavis de grève déposé pour la journée du jeudi 25 avril. Une décision prise à la suite d’une «conciliation nocturne de 18h à 8h30», qui a permis d’arracher un accord in extremis, précise-t-il sur son site internet. «Compte tenu du délai extrêmement court lié à cette conciliation de dernière minute, chaque contrôleur peut annuler sa déclaration préalable, malgré l’échéance de “18h l’avant-veille” dépassée», ajoute l’organisation.
Pour autant, les compagnies, prévenues au dernier moment, n’ont pas pu éviter des suppressions massives de vols dans de nombreux aéroports, a-t-on appris mercredi. Les trois quarts des vols à Paris-Orly seront annulés, de même que 55% à Roissy-Charles-De-Gaulle, 65% à Marseille-Provence et 45% dans les autres aéroports de métropole, dont Toulouse, Bordeaux, Nice et Lyon, indique la Direction générale de l’aviation civile (DGAC) au Figaro. Des chiffres légèrement moins importants que ceux cités la veille au soir par l’AFP, qui faisait état de 75% des vols annulés à Paris-Orly, 65% à Paris-Charles-de-Gaulle, 65% à Marseille, 60% à Toulouse et 70% à Nice. «On a réussi à réduire le taux d’abattement», se félicite de son côté la DGAC.
La nuit a donc été longue pour les différentes parties prenantes, afin d’éviter une grève qui s’annonçait particulièrement suivie. La veille au soir, la DGAC indiquait au Figaro que «des négociations sont encore en cours et une communication sera faite ultérieurement». Peu de temps auparavant, un autre syndicat minoritaire, l’Unsa UTCAC, indiquait lever également son préavis de grève, «afin de laisser une dernière chance à la négociation protocolaire entamée depuis plus d’un an, et dont le rythme doit être nettement accéléré».
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Le ministre des Transports, Patrice Vergriete, «se réjouit de l’accord avec le SNCTA» qui «conclut quinze mois de négociation». Dans un communiqué publié ce mardi, l’exécutif salue la réforme des services de la navigation aérienne, qui permettra notamment «d’atteindre une baisse d’un million de minutes de retard d’ici 2027». Concernant les mesures de modernisation prévues dans la réforme, elles seront «financées à travers les redevances de navigation aérienne facturées aux compagnies aériennes». «Le budget de l’État et le contribuable ne seront pas sollicités», assure le cabinet du ministre.
Reste que les chiffres d’annulation des vols, qui atteignent des sommets malgré l’annulation de la grève, demeurent lourds de conséquences pour le secteur : «ça aura un impact énorme», s’inquiétait ainsi le président de la Fédération nationale de l’aviation et de ses métiers (Fnam), Pascal de Izaguirre, mardi. «Pour les compagnies aériennes, pour les aéroports, ce sont plusieurs dizaines de millions d’euros qui sont en jeu, chaque jour», soulignait quant à lui le patron du groupe ADP, Augustin de Romanet, mercredi matin.
Mercredi, la DGAC a également confirmé que la SNCTA s’était finalement engagé «à ne pas appeler à la grève» les 9, 10 et 11 mai prochain. Le syndicat avait en effet déposé mardi un autre préavis de grève couvrant le pont de l’Ascension.