Des projections macroéconomiques qui font froid dans le dos. Dans un rapport publié ce mercredi l’Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Énergie (ADEME) détaille les conséquences de l’inaction climatique sur l’économie française. Verdict: dans un scénario où le réchauffement atteindrait à la fin du siècle 3,5°C par rapport à l’ère préindustrielle – c’est-à-dire le scénario où rien n’est fait pour le ralentir -, l’agence estime que les dommages liés au changement climatique pourraient coûter plus de 10 points de PIB par rapport à une hypothèse où le réchauffement climatique n’existerait pas. «En ne considérant que les effets directs, l’absence d’action entraînera chaque année, d’ici la fin du siècle, une perte équivalente à 10 % du PIB, soit actuellement 260 milliards d’euros, l’équivalent de 3500 euros par an et par Français», déclare le ministre de la Transition écologique, Christophe Béchu.
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Parmi ces 10 points de PIB, près de 6 seraient dus à aux conséquences des catastrophes naturelles se produisant dans le reste du monde. Par exemple, des sécheresses à l’autre bout du monde peuvent renchérir le coût des matières premières pour les entreprises françaises. L’autre facteur majeur du coût de l’inaction climatique se traduirait justement, en France cette fois, sur les rendements agricoles. Leur baisse dans ce scénario entraînerait un dommage équivalent à environ 3 points de PIB, estime l’ADEME. Selon l’étude, les «coûts directs des catastrophes naturelles en France» et la «montée du niveau de la mer», coûteraient à eux deux 1 point de PIB, d’ici 2100 dans ce scénario. Au-delà du scénario de l’inaction totale, «cette étude met en lumière le fait que chaque année de retard dans la réduction des émissions de gaz à effet de serre accroît le coût pour l’ensemble de la société. Si nous ne renforçons pas nos efforts d’ici 2030, cela entraînera des coûts supplémentaires d’au moins 5 % du PIB pour atteindre la neutralité d’ici 2050», analyse Christophe Béchu, qui réunit ce mercredi toutes les administrations de son ministère pour «présenter une première version du Plan national d’adaptation au changement climatique». Ce plan d’adaptation au changement climatique, prenant en compte un réchauffement de 4°C d’ici la fin du siècle, devrait être dévoilé au public par le gouvernement l’année prochaine.