TotalEnergies pourrait-il quitter Paris pour New York? C’est en tout cas ce qu’a répondu son PDG Patrick Pouyanné, à une question posée mercredi par Bloomberg. Le dossier est ouvert, au nom «du business et pas de l’émotion». La cotation principale de la compagnie est actuellement à Paris, avec des cotations secondaires à Londres et New York.
«Nous faisons face à une situation dans laquelle les actionnaires européens sont vendeurs ou se maintiennent, quand les actionnaires américains sont acheteurs. Alors, qu’est ce qui serait le plus pratique pour des actionnaires américains? Préfèrent-ils des actions dont la cotation principale est à New York ou en Europe? Je crois que quand vous posez la question, vous avez la réponse», a expliqué Patrick Pouyanné.
Le PDG a néanmoins rapidement balayé l’idée d’un déménagement du siège social de l’entreprise. Il ne serait pas le premier grand groupe à siéger à Paris, avec une cotation principale dans un autre pays.
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Avec ses propos Patrick Pouyanné cible à la fois ses détracteurs, défenseurs du climat, et la politique française à l’égard des énergéticiens. La stratégie de TotalEnergies repose sur le développement de ses activités dans le gaz, une réduction de son exposition au pétrole et des investissements, à hauteur de 5 milliards de dollars par an, dans les énergies renouvelables. Avec d’importants besoins en investissements, le groupe insiste sur la nécessité d’avoir un actionnariat stable et engagé. Or, en France, l’action TotalEnergies ne peut pas figurer dans un fonds d’investissement qui se revendique du label ISR (Investissement socialement responsable), ce qui prive le groupe d’un accès à ces capitaux.
Bien que le groupe s’en défende, la sortie de son patron fait écho aux déclarations de Bruno Le Maire sur la possible taxation des rachats d’actions. L’année dernière la compagnie les rachats d’actions opérés par la compagnie se sont chiffrés à 9 milliards de dollars.