Équations différentielles, calcul infinitésimal, théorie des systèmes dynamiques… La Maison Henri Poincaré, premier musée en France entièrement consacré aux mathématiques et à leurs applications, ouvrira ses portes au public le 30 septembre dans le Quartier latin à Paris, a annoncé mardi le CNRS. Souhaité par l’ancien député et mathématicien Cédric Villani il y a une dizaine d’années, le musée occupe 900 m2 dans le bâtiment Jean-Perrin de l’Institut Henri-Poincaré (IHP), centre international de recherche rattaché au CNRS et à Sorbonne Université.
La Maison Poincaré sera inaugurée le 27 septembre sous le haut patronage de la présidence de la République. «Notre idée est d’arriver à faire dialoguer les scolaires, le public, avec les chercheurs et chercheuses qui fréquentent notre institut», a précisé la directrice de l’IHP, Sylvie Benzoni, qui a concrétisé le projet de Cédric Villani.
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Le musée ouvre «dans un contexte où les enjeux sociétaux sur les maths sont plus présents que jamais», a ajouté la mathématicienne, professeure à l’Université Claude-Bernard Lyon 1. En réintroduisant cette matière dans le tronc commun au lycée, «le ministère a pris acte qu’il s’agit d’un enjeu sociétal» étant donné que «trop peu d’élèves s’orientent vers les carrières scientifiques».
Le musée s’adresse à tout public à partir de la 4e, qui correspond à peu près au «niveau théorique minimum de la population générale», selon Sylvie Benzoni. «Nous voulons contribuer à augmenter le niveau général de culture mathématique en France qui est assez modeste voire bas», a-t-elle ajouté pour défendre cette belle idée de la naissance d’un musée dédié aux sciences mathématiques.
La Maison Poincaré veut présenter une matière «vivante, en lien avec la société», à l’aide d’ateliers de médiation avec les scolaires. Les espaces d’exposition permanente sont caractérisés par des verbes (connecter, devenir, inventer, modéliser, partager, visualiser) pour «montrer les maths en action». Et faire vivre une «expérience inattendue» des maths pour «les voir, les entendre et les toucher», à travers des vidéos, des jeux, des manipulations et des dispositifs audio, explique l’IHP.
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Comme cette expérience auditive d’immersion dans le langage mathématique avec un «chuchoteur de formules», la présentation d’une collection d’objets géométriques que Man Ray avait photographiés dans les années 1930, ou d’une sculpture du grand Rulpidon, une forme sphérique qui permet d’illustrer le théorème des neuf couleurs. Un espace présentera les grandes figures des mathématiques d’aujourd’hui et d’hier, comme Jean Perrin (prix Nobel de physique 1926), dont on pourra visiter le bureau historique.