Le géant de l’immobilier chinois Evergrande, lourdement endetté, a requis jeudi son placement aux États-Unis sous procédure de faillite selon des documents judiciaires. Cette mesure vise à protéger ses actifs américains, le temps qu’un accord de restructuration de sa dette soit trouvé. La procédure américaine dite de «Chapter 15» vise à proposer des mécanismes pour gérer les cas d’insolvabilité impliquant plus d’un pays.

Le conglomérat privé Evergrande s’est retrouvé en difficulté en 2021, avec un endettement abyssal de plus de 300 milliards de dollars, quand les autorités chinoises ont renforcé leur contrôle sur le secteur immobilier. Evergrande est rapidement devenu le symbole de la crise du secteur privé de l’immobilier en Chine, qui reste en grandes difficultés, des constructeurs se trouvant incapables de finir leurs projets, et faisant face à la multiplication des procédures en justice et des refus de propriétaires de rembourser leur prêt.

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Depuis plusieurs mois, le groupe travaille à un projet de restructuration de sa dette, et a fait une proposition dans ce sens plus tôt dans l’année. Le promoteur a indiqué proposer notamment à ses créanciers d’échanger la dette contre de nouvelles obligations et une participation dans deux filiales, dont son ambitieuse branche de véhicules électriques. Les difficultés de l’ex-numéro 1 de l’immobilier ont fait craindre en 2021 son effondrement et des risques de contagion, faisant frémir la deuxième puissance économique mondiale.

Selon les derniers documents judiciaires transmis, les procédures de restructuration en cours se tiennent à Hong Kong. En juillet, le groupe Evergrande a annoncé une perte nette de plus de 113 milliards de dollars (100 milliards d’euros) pour les années 2021 et 2022. Pékin a récemment dévoilé des mesures pour relancer le secteur crucial de l’immobilier en mettant notamment en place un soutien au crédit et en réduisant les formalités administratives.