Un rapport qui ne manquera pas d’égayer les discussions en marge de la COP28. Selon l’Irena, les énergies renouvelables doivent progresser «plus rapidement dans les pays en développement» pour limiter le réchauffement mondial à 1,5°C par rapport à l’ère pré-industrielle, recommande l’organisation intergouvernementale dans un rapport publié lundi.
«Les capacités d’énergies renouvelables doivent être accrues plus rapidement dans les pays en développement, compte tenu de la demande croissante d’électricité et du rôle important des renouvelables pour remédier au déficit significatif d’accès à l’énergie dans ces pays», écrit l’Agence internationale pour les énergies renouvelables à quelques semaines du sommet pour le climat à Dubaï.
L’Agence en fait l’une de ses principales recommandations pour «tripler» d’ici à 2030 la capacité mondiale de production d’énergies renouvelables afin de contribuer à limiter le réchauffement climatique, conformément à l’objectif fixé par Sultan Al Jaber, président de la COP28 qui doit se tenir du 30 novembre au 12 décembre, sous l’égide de l’ONU à Dubaï.
Ces mesures «devront être complétées par une réduction progressive de la production de combustibles fossiles, par l’amélioration, la modernisation et l’extension des infrastructures physiques, ainsi que par une plus grande flexibilité du réseau», ajoute en conclusion le rapport.
Alors que l’investissement annuel moyen pour produire de l’électricité renouvelable dans le monde doit atteindre 1.300 milliards de dollars en 2030 contre 486 milliards en 2022, il faudra, dans les pays en développement, «réduire au minimum les risques d’investissements et permettre l’accès à des financements à faible coût», souligne l’Irena.
Dans cette optique, l’agence plaide pour une «réforme» de l’architecture financière mondiale qui permettrait de soutenir la transition énergétique des pays de l’hémisphère Sud. «Les financements liés au climat provenant des banques de développement doivent être accrus» et les capitaux publics «redirigés du secteur des combustibles fossiles vers les énergies renouvelables», estiment les auteurs du rapport.
Ils soulignent que sur la période 2000-2020, sur les 2.841 milliards de dollars d’investissements cumulés dans le monde pour les énergies renouvelables, l’Afrique n’en a perçu que 60, soit un peu plus de 2% du total. Afin de modifier cette trajectoire, l’Irena prône notamment le recours à des modèles de financement innovants, tels que le «financement mixte», mêlant bailleurs de fonds publics et financements privés, pour la modernisation des réseaux électriques, entre autres.
Le rapport plaide d’ailleurs à l’échelle mondiale, pour accroître et moderniser urgemment les réseaux électriques existants afin de les adapter aux renouvelables. Il suggère notamment «d’accroître la coopération transfrontalière et de développer des réseaux électriques régionaux».