Onde de choc pour l’industrie des cryptomonnaies. Dans le cadre de l’examen du projet de loi pour encadrer l’activité des influenceurs en France, l’Assemblée nationale vient de voter ce jeudi après-midi l’interdiction pour les influenceurs de faire de la publicité pour les cryptomonnaies. Seules des acteurs qui sont titulaires de l’agrément PSAN (prestataires de services sur actifs numériques) délivré par l’Autorité des marchés financiers (AMF) pourront désormais avoir recours aux influenceurs pour faire leur promotion.

À ce jour, aucun agrément n’a encore été délivré dans l’Hexagone. Plusieurs dossiers ont été déposés ces derniers mois, mais aucune entreprise n’a encore reçu ce précieux sésame… «La France va être le seul pays au monde où l’on ne pourra pas communiquer sur les cryptos. La plupart des créateurs de contenus sont en train de regarder où ils pourraient partir», fait valoir Owen Simonin, plus connu sous le nom de Hasheur, qui réunit la communauté crypto francophone la plus importante.

Ces derniers jours, l’écosystème espérait pouvoir convaincre les rapporteurs du texte Stéphane Vojetta (Renaissance) et Arthur Delaporte (parti socialiste) d’assouplir cette interdiction. L’association pour le développement des actifs numériques (Adan) demandait notamment que les entreprises disposant de l’enregistrement PSAN auprès de l’AMF (soit une vingtaine d’acteurs, dont le français Coinhouse ou le géant Binance) soient toujours autorisées à communiquer via des créateurs de contenus. Mais elle n’a pas été entendue.

Certaines stars du secteur s’inquiètent aujourd’hui de la mise sous silence des influenceurs cryptos, où les meilleurs vulgarisateurs se mêlent aux plus fins arnaqueurs. «C’est stigmatisant pour les entreprises de la sphère crypto. Ces canaux de communication vont être interdits alors qu’ils sont importants pour la pédagogie», regrette Faustine Fleuret, présidente de l’Adan qui rassemble les professionnels des crypto-actifs et des technologies blockchain.

Avant son adoption définitive, le projet de loi pour encadrer l’activité des influenceurs dans le pays doit encore être examiné au Sénat avant de faire un retour à l’Assemblée nationale.