Cela pourrait s’appeler Agir pour le climat. Un groupe de dix-sept investisseurs européens et américains (notamment Edmond de Rothschild AM, La Banque Postale AM

Dans leur ligne de mire : la trajectoire de TotalEnergies en matière d’émissions de gaz à effet de serre. Si le point d’atterrissage est bien en ligne avec l’accord de Paris sur le climat, soit la neutralité carbone en 2050, les points d’étapes de l’énergéticien posent problème à ces actionnaires. «Nous demandons un alignement des émissions du scope 3 avec ceux fixés par les accords de Paris», explique Bertille Knuckey.

Pour mémoire, le scope 1 regroupe les émissions de gaz à effet de serre directement liées à la fabrication du produit, le scope 2 celles liées aux consommations d’énergie nécessaires à la fabrication du produit et le scope 3 toutes les autres émissions de gaz à effet de serre liées non pas à la fabrication mais à d’autres étapes du cycle de vie du produit. TotalEnergies s’est fixé un objectif de réduction de 40% de ses émissions de CO2 pour ses scopes 1 et 2 de 25% pour le scope 3. Ce dernier objectif «n’est pas aligné sur ceux de l’accord de Paris sur le climat (…). Les crises énergétiques et climatiques actuelles peuvent être résolues simultanément en investissant les bénéfices exceptionnels générés par les prix élevés du pétrole et du gaz dans d’autres sources d’énergie», expliquent les actionnaires dans leur résolution.

Pour les actionnaires frondeurs, TotalEnergies ne prend pas suffisamment en compte dans ses calculs l’impact de sa stratégie de développement dans le gaz naturel. Patrick Pouyanné n’a de cesse de souligner que l’utilisation de gaz naturel en lieu et place du charbon pour produire de l’électricité diminue par deux les émissions de CO2, mais cette substitution ne permettrait pas de baisser suffisamment l’impact environnemental de l’activité du groupe d’ici à 2030. «Dans ses calculs, TotalEnergies ne présente qu’une partie de l’information. Nous ne validons pas le chemin choisi par TotalEnergies pour arriver à la neutralité carbone en 2050», ajoute Bertille Knuckey.