Emmanuel Macron a appelé mercredi TotalEnergies à «clarifier» sa position concernant une éventuelle cotation principale du groupe français à la Bourse de New York, le chef de l’État disant «ne pas croire qu’il s’éloigne de la France», dans un entretien publié par L’Express.
Fin avril, le patron de TotalEnergies, Patrick Pouyanné, avait dit dans un entretien à Bloomberg qu’il réfléchissait à une cotation principale de l’entreprise à la Bourse de New York. Le groupe est aujourd’hui coté à Paris, mais a déjà des titres inscrits à Londres et New York de manière secondaire. «Je pense qu’il s’agit d’une question légitime», avait jugé le dirigeant du fleuron du CAC 40, en soulignant qu’il y avait là «un débat». «Ce n’est pas une question d’émotion. C’est une question d’affaires», avait-il considéré, tout en assurant que le siège social de ce fleuron du CAC 40 resterait bien à Paris.
Le président de la République s’était déjà déclaré la semaine dernière «pas du tout ravi» à l’idée d’une cotation de TotalEnergies hors de France. «Je pense que Total n’a jamais eu à se plaindre d’être français quand il partait sur ses marchés à l’export. Je suis convaincu qu’ils marqueront cet attachement et clarifieront ce qui relève de la rumeur, et pas d’autre chose», déclare Emmanuel Macron mercredi à L’Express. «Je ne peux pas croire qu’il s’éloigne de la France», ajoute-t-il.
«Quiconque a vécu une cotation aux États-Unis sait que cette opération est dix fois plus compliquée qu’en France ou en Europe. Quand on observe les marchés sur lesquels opère le groupe, et qu’on connaît les risques de contentieux lorsqu’on est coté aux États-Unis, je pense que cela se regarde à deux fois», développe Emmanuel Macron.
«Géopolitiquement, ensuite, être une entreprise française est un avantage incomparable par rapport à une entreprise américaine qui va être prise dans la confrontation avec la Chine. En Afrique, au Proche-Orient ou au Moyen-Orient, être français a beaucoup d’atouts… La France accompagne ceux qui croient en la France, pas les autres», relève-t-il. Près de la moitié de l’actionnariat de TotalEnergies est désormais constituée d’actionnaires institutionnels (fonds de pension, gestionnaires d’actifs, assureurs…) nord-américains.