Face au dérapage des finances publiques, le gouvernement est en quête d’économies tous azimuts, et la santé n’y échappe pas. C’est officiel : les consultations chez le médecin seront bientôt moins bien remboursées. À compter du 15 mai, le montant de la participation forfaitaire – cette contribution du patient qui ne peut être remboursée ni par la Sécu ni par la mutuelle – va doubler de 1 à 2 euros sur chaque consultation, examen radiologique ou analyse biologique. Soit 15 jours plus tôt que prévu, la date initialement annoncée par le gouvernement était fixée à «début juin» .

Avec comme conséquence pour les patients une augmentation du reste à charge. Toutefois, avec 8,7% des dépenses de santé à payer de leur poche, le reste à charge des patients français demeure l’un des plus faible d’Europe : il est de 14,4% en moyenne dans l’UE, et atteint 33,3 % en Grèce, 29% au Portugal et 21,9 % en Italie, selon les chiffres de la Drees.

Pour la Sécu en revanche, la mesure doit permettre d’économiser plus de 400 millions d’euros en année pleine. Présentée à l’automne dernier dans le budget de la Sécu, celle-ci avait finalement été prise par le gouvernement par décret. Une possibilité restait ouverte de porter la participation forfaitaire à 3 euros, mais le conseil de l’Union des caisses d’Assurance maladie (Uncam) a décidé de rester sur un doublement, selon Le Parisien.

Après la hausse de la franchise sur les boîtes de médicaments, passée de 0,50 à 1 euro le 31 mars – la somme ne pouvant toutefois excéder un plafond de 50 euros par an -, cette mesure vise à maîtriser la hausse des dépenses de santé. Lundi, le comité d’alerte de l’Ondam, un organisme chargé de tirer la sonnette d’alarme en cas de dérapage des dépenses, a de nouveau mis en garde le gouvernement sur l’envolée des dépenses de santé, prévues en hausse de 3,2% en 2024 à 254,7 milliards d’euros.

En revanche, Bruno Le Maire a assuré que le gouvernement ne toucherait pas à la prise en charge des affections de longue durée (ALD). «Nous ne voulons pas toucher aux ALD», qui sont «un pilier essentiel de la solidarité», a indiqué le ministre de l’Économie et des Finances fin mars dans Ouest-France. Cette option avait pourtant été évoquée quelques semaines plus tôt. Remboursées à 100% par la Sécu, les ALD concernent 13 millions de personnes en France et représentent les deux tiers des remboursements par l’Assurance maladie.