Une intersyndicale sous haute tension. Rassemblant les cinq organisations représentatives des salariés de Casino (FO, CGT, CFDT, UNSA, CFE-CGC), l’intersyndicale a dit craindre ce jeudi «une casse sociale sans précédent sur les sièges et la logistique» après une réunion avec la direction de l’entreprise et des représentants de ses repreneurs.

Le groupe s’était accordé avec ses créanciers fin juillet sur une restructuration de son endettement, accompagnée d’un changement d’actionnariat avec une prise de contrôle par le milliardaire tchèque Daniel Kretinsky, le Français Marc Ladreit de Lacharrière et le fonds britannique Attestor. Mais entre-temps, sa situation économique ne s’est pas améliorée et il a indiqué la semaine passée être prêt à céder des magasins si des concurrents étaient intéressés, ce qui fait craindre une «vente à la découpe» du groupe aux salariés.

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Les représentants du consortium de repreneurs, Philippe Palazzi, qui est appelé à devenir PDG de Casino une fois le changement d’actionnariat effectué, et Denis Olivennes, homme lige de Daniel Kretinsky en France, ont indiqué aux représentants de l’intersyndicale «soutenir la volonté du groupe Casino de vendre la totalité des hypermarchés et des supermarchés», selon l’intersyndicale.

Celle-ci indique que le consortium leur a annoncé «ne plus pouvoir respecter son plan initial de juillet 2023». Ce, en raison de la dégradation de la situation économique du groupe qui comptait encore fin 2022 200.000 salariés dans le monde, dont 50.000 en France sous des enseignes bien connues telles que Monoprix, Franprix ou Pao de Açucar au Brésil.

Les repreneurs ont réaffirmé leur engagement à prendre le contrôle du groupe mais les organisations syndicales ont estimé que la cession des grands formats «engendrera forcément une casse sociale sans précédent sur les sièges et la logistique, ainsi que des dégradations des conditions de travail dans les magasins».

L’intersyndicale a rappelé que les cinq organisations la composant représentent «l’ensemble des salariés» et pourra «envisager toutes les mobilisations afin qu’ils soient respectés et entendus». Une autre rencontre avec les représentants des repreneurs est prévue le 19 décembre à Saint-Etienne.

Nathalie Devienne, porte-parole (FO) de l’intersyndicale, a précisé que les syndicats avaient souligné qu’il faudrait «regarder aussi l’accompagnement des salariés qui vont être transférés» dans d’autres groupes que Casino si tout ou partie des magasins sont vendus. «Il n’y a pas de perte d’emploi mais leur situation n’aura rien à voir avec ce qu’ils ont connu avec Casino», a-t-elle déclaré.