Le nombre de cas de choléra à Mayotte s’élève désormais à 85, selon un nouveau bilan communiqué vendredi par Santé publique France (SPF) qui a aussi appelé à la mobilisation de nouveaux réservistes sanitaires pour remplacer ceux dont la mission va s’achever.
«Au 15 mai 2024, 85 cas de choléra ont été signalés à Mayotte depuis le premier cas le 18 mars 2024, dont 68 sont des cas autochtones et 17 ont été importés des Comores ou des pays du continent africain», indique l’agence sanitaire publique dans un point épidémiologique hebdomadaire. Un précédent bilan du ministère délégué à la Santé faisait état de 76 cas. L’épidémie a fait un mort, dont une fillette de trois ans, et sept cas nécessitant des soins de réanimation.
La grande majorité des cas (61) ont été détectés dans la commune de Koungou, dans un quartier précaire avec des difficultés d’accès à l’eau potable et des défauts d’assainissement, principaux risques de diffusion de la maladie, rappelle Santé publique France. «Cette transmission communautaire du choléra à Koungou et le risque d’importation de nouveaux cas de choléra des Comores exposent Mayotte à un risque de transmission locale sur tout le territoire, en particulier dans d’autres quartiers précaires», souligne cette source.
Un nouveau foyer a ainsi été signalé il y a trois jours sur la commune de M’tzangamouji. La mairie de Koungou a pris un arrêté mercredi afin de «fermer temporairement tous les établissements scolaires des villages de Majicavo Koropa et Majicavo Lamir» jusqu’au 18 mai, précise un document que l’AFP a pu se procurer.
Une élève atteinte a été identifiée le 14 mai au sein d’une école élémentaire de Majicavo Koropa. Les autorités sanitaires ont depuis désinfecté les lieux. Un protocole sanitaire prévoit la désinfection du foyer du malade, l’identification et le traitement des cas contacts et une vaccination «en anneaux», élargie progressivement.
Au 13 mai, 4456 cas contacts avaient été vaccinés sur l’île, selon Santé publique France qui participe notamment à l’envoi de vaccins de métropole. Sur le terrain, 86 volontaires de la réserve sanitaire, gérée par SPF, sont mobilisés en «renforts» depuis la mi-avril, dont 54 spécifiquement sur le choléra. «Certaines missions arrivant à leur fin prochainement (elles durent généralement un mois), une nouvelle campagne de recrutement» est en cours, précise l’organisme.
Dans un communiqué, Convergence infirmière, troisième syndicat des infirmiers libéraux, réclame des «mesures de crise», notamment la mise à disposition pour les professionnels de vaccins et de «kits choléra» (réservoir d’eau avec robinet et savon pour se laver les mains, par exemple sur son véhicule). Le syndicat estime que «le nombre de cas réels est bien plus élevé», car le comptage se fait «sur confirmation biologique» et qu’il est difficile de consulter, sans compter «l’isolement des étrangers en situation irrégulière».
Les premiers cas de choléra à Mayotte ont été recensés mi-mars chez des personnes revenant des Comores voisines, où l’épidémie flambe. Les premiers cas chez des patients n’ayant pas quitté l’île sont apparus fin avril.