Le pronostic vital de Bernard Phelan, un Franco-irlandais détenu depuis octobre dans une prison iranienne, est engagé, a affirmé mardi sa sœur Caroline Massé-Phelan dans un communiqué, en demandant «sa libération immédiate pour raisons humanitaires».

Il n’est pas le seul Français ou binational franco-iranien à être retenu prisonnier en Iran. Ils sont officiellement encore six, dont Bernard Phélin, Cécile Kohler et Jacques Paris, Benjamin Brière et Louis Arnaud. Un autre Français est détenu mais son identité n’a jamais été rendue publique.

À lire aussiIran : les mollahs étouffent la contestation

En février, la chercheuse franco-iranienne Fariba Adelkhah, a été libérée. Arrêtée en Iran en juin 2019, la scientifique avait été condamnée à cinq ans de prison pour atteinte à la sécurité nationale. Cette libération est intervenue quelques jours après l’annonce par le gouvernement iranien d’une grâce en faveur d’un «nombre important» de condamnés.

Le régime a aussi libéré une jeune espagnole âgée de 24 ans, arrêtée en novembre. Il a par ailleurs récemment annoncé envisager un échange de prisonniers pour laisser repartir le travailleur humanitaire belge Olivier Vandecasteele. Trois Irano-américains, aussi détenus de longue date, ont récemment lancé un appel à Joe Biden pour qu’il finalise les négociations en vue de leur libération. Selon nos informations, Téhéran réclamerait que les États-Unis libèrent une partie des sept milliards de dollars gelés en Corée du Sud.

Sur ce dossier des otages, l’Iran semble se montrer plus accommodant, d’autant que selon certaines sources, le régime, acculé économiquement mais étant parvenu à étouffer la contestation interne, envisagerait désormais de reprendre les négociations sur le différend nucléaire qui l’oppose à la communauté internationale.

Dans le cadre de ses fonctions d’agent touristique, Bernard Phelan, 64 ans, a été arrêté en octobre alors qu’il était en déplacement et reconnu coupable de «fournir des informations à un pays ennemi», une accusation qu’il nie. Il est détenu dans une cellule à Mashhad, dans le nord-est du pays. Jusqu’à présent, les demandes répétées du ministère français des Affaires étrangères pour le faire libérer sont restées lettre morte.

Bernard Phelan avait entamé une grève de la faim et de la soif début janvier, avant de la suspendre à la demande de sa famille inquiète d’une issue fatale face à des autorités iraniennes inflexibles. Aujourd’hui, son pronostique vital serait engagé selon sa sœur.

Responsable d’un syndicat des enseignants français, Cécile Kohler, 38 ans, a été arrêtée avec son compagnon Jacques Paris en mai 2022 alors qu’ils faisaient du tourisme en Iran. Ils sont accusés d’espionnage. Début octobre, la télévision d’État iranienne a diffusé ce qu’elle a présenté comme des «aveux» d’espionnage des deux Français. Paris avait dénoncé une «mise en scène indigne» et évoqué pour la première fois des «otages d’État».

La famille de Cécile Kohler lui a parlé pour la deuxième fois depuis son arrestation en mai dernier, lors d’un appel téléphonique au début du mois de mars, a annoncé son comité de soutien. Aucune information ne filtre jusqu’ici quant à l’avancée de son dossier. Son frère expliquait en février que l’enseignante avait d’abord passé trois mois à l’isolement avant d’être placée en cellule avec six codétenues.

Le Français Benjamin Brière, détenu en Iran depuis mai 2020 et condamné à huit ans d’emprisonnement pour espionnage, a été acquitté de toutes charges en appel le 15 février mais est toujours emprisonné, au grand désarroi de ses proches qui dénoncent «une situation ubuesque».

Cet homme de 38 ans avait été arrêté en mai 2020 pour avoir pris des «photographies de zones interdites» avec un drone de loisirs dans un parc naturel, et condamné à huit ans de prison pour «espionnage». Il s’est toujours présenté comme un touriste.

Consultant dans le secteur bancaire âgé de 35 ans, Louis Arnaud a été arrêté le 28 septembre alors qu’il visitait le pays. Décrit comme «un grand voyageur», il est incarcéré à la prison d’Evine dans des conditions de détention «extrêmement rudes», selon ses parents.