Un agent du ministère français des Affaires étrangères est mort à la suite d’un bombardement israélien dans la bande de Gaza, a indiqué samedi soir le Quai d’Orsay. Dans un communiqué, Paris a «condamné» ce bombardement et a exigé «que toute la lumière soit faite par les autorités israéliennes sur les circonstances» de ce drame. La victime, Ahmed S., travaillait pour la France au consulat général depuis 2002. Il était de nationalité palestinienne. Il avait trouvé refuge, depuis plusieurs jours, dans la maison d’un de ses collègues du consulat général, à Rafah, à l’extrême sud de l’enclave.
La demeure a été touchée mercredi soir par un bombardement qui a fait une dizaine de victimes. L’agent, qui avait pu être évacué, est finalement mort des suites de ses blessures. Une partie de sa famille, notamment son épouse et certains de ses enfants, avait pu quitter Gaza pour l’Hexagone, dans le cadre du dispositif d’évacuation mis en place par la France. Cette opération incluait les Français présents dans la bande de Gaza, les agents de l’Institut français et leurs proches. La victime elle-même avait toutefois choisi de rester avec certains de ses enfants majeurs, qui n’avaient pu bénéficier de ce dispositif.
La chef de la diplomatie française, Catherine Colonna, a affirmé dimanche depuis Israël que «trop de civils sont tués» à Gaza. Ce même jour, les opérations militaires que mène l’armée israélienne dans le territoire depuis octobre ne faisaient que s’intensifier, notamment au sud de la zone, où se sont massés des centaines de milliers de déplacés de guerre.
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Les bombardements israéliens ont laissé une grande partie du territoire en ruine et l’ONU estime que 1,9 million de Gazaouis sont, de facto, des réfugiés internes. Les services de santé sont submergés. D’après l’Organisation mondiale de la santé (OMS), le service des urgences de l’hôpital al-Shifa dans le nord de Gaza est devenu «un bain de sang», avec des centaines de patients blessés.
Les survivants manquent de tout. «Je ne serais pas surpris si des gens commençaient à mourir de faim, ou d’une combinaison de faim, de maladie et d’une immunité faible », affirme, à l’AFP, Philippe Lazzarini, dirigeant de l’agence de l’ONU (UNRWA). Pour alléger les pénuries en alimentation, eau, médicaments, carburants, Israël a commencé, vendredi à laisser entrer de l’aide humanitaire depuis le terminal de Kerem Shalom, à la frontière avec l’Égypte.