Cet article est extrait du numéro spécial du «Figaro», «D’est en ouest, vivre au Canada», disponible sur le Figaro Store .

Depuis 1867, l’éducation est l’une des compétences exclusives de chacune des 10 provinces et des 3 territoires qui constituent le Canada. Raison pour laquelle plusieurs systèmes éducatifs différents cohabitent en terre canadienne, avec un âge de fin de la scolarité obligatoire qui va de 16 à 18 ans, suivant les provinces. Mais, à l’échelle nationale, le Canada reste très bien placé dans le classement Pisa, puisque dans la dernière mouture il y décroche la 6e place sur le critère des compétences globales des jeunes de 15 ans.

L’année scolaire va généralement de début septembre à fin juin, avec des congés scolaires toutes les 6 ou 7 semaines. La semaine s’écoule du lundi au vendredi, mercredi inclus, avec des journées parfois un peu plus courtes qu’en France, se terminant à 15 ou 16 heures. Écoles publiques et privées coexistent – l’école publique est gratuite et, suivant les provinces, la scolarité obligatoire commence au plus tard l’année des 5 ou des 6 ans. Une année de maternelle, ou préscolaire, non obligatoire, est suivie de 12 années de scolarité, de la 1re à la 12e. Le secondaire commence en 9e – sauf au Québec où le secondaire commence en 7e, pour se terminer en 11e. Le primaire dure donc 8 ans au Canada, à l’exception du Québec, où il dure 6 ans.

À lire aussiDu jeune au senior, le Canada recrute à tour de bras

À la fin du secondaire, à 17 ou 18 ans en moyenne, les jeunes Canadiens qui poursuivent leurs études intègrent une université, un collège ou bien encore, au Québec, un Cegep (collège d’enseignement général et professionnel). Les Cegep québécois proposent deux types de parcours, avec des formations pré-universitaires de 2 ans, qui préparent l’entrée à l’université, et des formations techniques de 3 ans, plus professionnalisantes, à l’image de nos BTS et BUT. Les universités canadiennes se partagent entre établissements anglophones et francophones (majoritairement au Québec, mais aussi en Ontario ou au Nouveau-Brunswick).

L’organisation des études supérieures distingue le premier cycle (undergraduate studies) et le deuxième cycle (postgraduate studies). En premier cycle, les étudiants préparent l’équivalent de la licence européenne, appelée bachelor’s degree (baccalauréat au Québec). Les bachelors des universités canadiennes durent 3 ans, le baccalauréat québécois 4 ans. Après leur bachelor ou leur baccalauréat, les jeunes canadiens peuvent poursuivre leurs études par un master’s degree ou une maîtrise, en 1 ou 2 ans, puis un doctorat ou un PHD, en 3 ou 5 ans.

Dernière particularité qui distingue fortement le système d’enseignement supérieur du Canada du système français: il n’existe pas l’équivalent de nos grandes écoles au Canada – les universités sont les grandes écoles. Les ingénieurs, les cadres, les juristes, les magistrats, les médecins, les journalistes, etc. sont tous formés dans les universités. De même, les futurs étudiants ne sont pas sélectionnés sur concours, mais sur dossier, sur la base de leurs résultats scolaires. Les frais de scolarité dans le supérieur sont aussi beaucoup plus élevés qu’en France; à 10.000, 15.000 ou 20.000 euros l’année pour les plus prestigieuses. Enfin, selon les différents classements internationaux, les 3 meilleures universités du Canada sont anglophones: l’université de Toronto (UofT), l’université de Colombie-Britannique (UBC), à Vancouver, et l’université McGill à Montréal.

Pour s’y retrouver dans le système d’enseignement supérieur canadien francophone comme anglophone, il est important d’en connaître les subtilités mais aussi le vocabulaire, qui comprend quelques faux amis. Ainsi le «baccalauréat» québécois, en 3 ou 4 ans, est l’équivalent de la licence européenne (1er cycle universitaire), ou du bachelor’s degree du Canada anglophone. De même, le collège québécois prépare aux diplômes pré-universitaires des Cegep, les diplômes d’études collégiales (DEC), alors que les «colleges» des provinces anglophones accueillent les étudiants après le lycée (high school).

Les camps d’été organisés au Canada sont une bonne façon de «tester» le pays avant de choisir d’y étudier, dans une de ses dimensions les plus populaires. L’agence la plus connue sur ce type de voyage, Camp Canada, propose des jobs d’animateurs sur 8 à 10 semaines dans des camps de vacances. L’inscription coûte 595 euros, ce qui inclut le permis de travail, l’assurance médicale, mais pas les vols aller-retour; le salaire perçu est de 1600 à 1700 dollars canadiens (plus ou moins 1500 euros) et s’accompagne d’un visa qui permet de voyager pendant 6 mois au Canada.

Le bilinguisme explique en partie l’attraction qu’exerce le Québec sur les Français, mais le tarif des études supérieures joue aussi: ainsi, un étudiant français qui s’inscrit en bachelor dans une université québécoise bénéficie des mêmes tarifs de scolarité qu’un étudiant canadien hors Québec; mieux, à partir de la maîtrise, le tarif est le même pour les Québécois et les Français.

À partir de la rentrée 2023, les étudiants et étudiantes internationaux, dont les Français, qui s’inscriront dans un programme d’études en français dans des secteurs d’emploi identifiés comme prioritaires par le gouvernement du Québec (technologies de l’information, génie, santé et services sociaux, éducation, services de garde éducatifs à l’enfance) paieront les mêmes droits de scolarité que les étudiants québécois, s’ils suivent ces programmes dans des établissements du Québec, situés en dehors de la Communauté métropolitaine de Montréal. Une manière d’inciter les étudiants français à découvrir d’autres établissements que ceux de la métropole québécoise.