«Il n’y a plus de Françafrique». Emmanuel Macron a tourné une nouvelle page de la présence française en Afrique dimanche soir. Lors de son allocution sur France 2, le chef de l’État a annoncé, outre le rapatriement de l’ambassadeur de France – le régime issu du coup d’État avait demandé son départ, ce qu’Emmanuel Macron avait d’abord refusé – «la fin de la présence française militaire au Niger». Le retrait des 1500 militaires français «sera organisé dans les semaines à venir», a fait savoir le président de la République, estimant que «nous ne sommes pas là […] pour être les otages des putschistes».
Ce départ annoncé «d’ici la fin de l’année» marque un terme à la présence militaire française dans tout le Sahel. Celle-ci s’était déployée à partir de 2013 dans le cadre de l’opération Serval, puis Barkhane en 2014, à la demande des États sahéliens eux-mêmes confrontés à la menace djihadiste. Au plus fort de l’opération Barkhane, la France comptait quelque 5100 soldats chargés d’endiguer la menace terroriste dans une zone vaste comme l’Europe.
Dix ans plus tard, un sentiment d’échec s’est installé, puisque la menace terroriste, au lieu de disparaître, s’est accentuée. Sous la pression populaire et officielle, la France a retiré ses forces du Mali, le 15 août 2022, de la République centrafricaine le 15 décembre de la même année, et plus récemment du Burkina Faso le 25 février dernier.
La France peut donc désormais compter cinq bases encore actives sur le continent.
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Cette forte présence militaire tricolore en Afrique francophone est héritée de l’époque de la décolonisation, dans les années 1960. Lors des différentes déclarations d’indépendance, la France a signé avec la plupart de ses anciennes colonies des accords de coopération culturelle, technique et militaire, mais aussi des accords de défense qui permettaient aux chefs d’État africains de faire appel à l’assistance militaire de l’Hexagone.
Au Niger, l’opération de retrait s’annonce complexe logistiquement. Il s’agit désormais de désengager une base aérienne où sont stationnés des Mirage 2000 et des drones Reaper, mais aussi toute la structure de commandement et de soutien. Il faudra aussi retirer des véhicules tels que des VAB et des Griffon. Au Mali, il avait fallu six mois au pas de charge pour se retirer de l’immense base de Gao.