La gueule de bois est énorme… La désillusion, colossale. Battu dimanche par l’Afrique du Sud (28-29) en quarts de finale de la Coupe du monde de rugby, les Bleus ont dit adieu à leurs rêves de premier sacre mondial. Et ils se sont quittés ce mardi, ils ont regagné leurs pénates et rejoint leurs familles pour un break mérité, eux qui étaient sur le pont depuis le début de l’été, avant de retrouver – l’âme en peine – le Top 14.

Mais qu’ont fait les joueurs de Fabien Galthié avant de se quitter ? Le quotidien sportif L’Équipe détaille, dans son édition de mercredi, les derniers moments de leur aventure. Dans la nuit de dimanche, ils ont regagné leur hôtel de Rueil-Malmaison, dans les Hauts-de-Seine en banlieue parisienne, mais ils ont rapidement appris qu’ils devaient quitter les lieux (pour lundi 13 heures) pour les laisser la place aux Argentins, qualifiés pour le dernier carré face à la Nouvelle-Zélande, après avoir battu le pays de Galles. Un départ précipité inscrit dans le règlement de World Rugby, la fédération internationale. Les intendants des Bleus ont dû transférer à la hâte tout le matériel et les équipements au CNR de Marcoussis (Essonne).

À l’issue de leur défaite frustrante face aux Boks, Antoine Dupont et ses coéquipiers n’ont pas effectué de débriefing de leur match, il n’y a pas eu non plus de cérémonie d’adieu aux membres du staff qui partent (Laurent Labit, Karim Ghezal) et aux joueurs qui ont annoncé leur retraite internationale (Uini Atonio et Romain Taofifenua, âgés de 33 ans tous les deux). Ce lundi, la tête encore pleine de tristesse et de rancœur (notamment envers l’arbitre néo-zélandais Ben O’Keeffe dont plusieurs fautes non sifflées ont fait polémique), la délégation s’est retrouvée pour un dernier repas dans un restaurant italien de la Porte de Saint-Cloud, dans le XVIe arrondissement de la capitale.

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Certains ont prolongé l’après-midi et la soirée autour de quelques verres, rapporte L’Équipe. Dans le calme et la cohésion. Mais le cœur lourd après cette désillusion majeure. Il faudra du temps pour évacuer toutes cette frustration. Quelques jours de vacances, avant de replonger dans les joutes du championnat et de la Coupe d’Europe. Qui auront, forcément, une saveur bien amère.

Dans le dernier épisode la web-série «Destins mêlés» produite par la FFR, le sélectionneur Fabien Galthié avait eu ces mots durs à la mi-temps alors que son équipe menait 22-19 : «Dès qu’on joue comme on a joué, c’est 30 points normalement, 30 points il devrait y voir !» Et Antoine Dupont de pester contre la fébrilité tricolore sous les ballons hauts : «Sur tous les coups de pied de pression, qu’on ne soit pas fainéant. Quoiqu’il se passe, il faut qu’on soit dessous et qu’il n’y ait que des Bleus. Là, à chaque fois, il n’y a que des Verts !»

Les retrouvailles des Bleus sont prévues fin janvier-début février pour un choc contre l’Irlande, elle aussi blackboulée dès les quarts par les All Blacks. Un premier match du Tournoi des six nations qui aura lieu le vendredi 2 février au Vélodrome de Marseille, les rencontres en France ayant été délocalisées en province puisque le Stade de France est réquisitionné pour préparer les Jeux Olympiques de Paris 2024. La réception de l’Italie aura lieu à Lille, le dimanche 25 février (16 h), et le Crunch contre l’Angleterre se tiendra au Groupama Stadium de Lyon, samedi le 16 mars à 21 h. Si loin et si proche…