À Marcoussis
Comment vous sentez-vous, mentalement et physiquement ?
François Cros : Pour ma part, ça va très bien. Forcément, il y a eu de la déception après la Coupe du monde mais j’ai envie de participer à ce Tournoi pour tourner la page. Pour repartir sur une copie blanche avec plein d’intentions et d’envie de bien faire.
Et un sentiment de revanche ?
Revanchard non, on n’affronte pas l’Afrique du Sud. Mais on a envie de rebondir et de renouer avec la victoire. C’est bien de retrouver l’Irlande, qui a également été meurtrie à la Coupe du monde. C’est un match que tout le monde attend.
Avec des changements à attendre dans la stratégie du XV de France ?
On a vu quelques situations qui nous ont fait défaut lors du quart de finale contre les Springboks. On travaille pour limiter les situations périlleuses, pour moins s’exposer, pour mettre un peu plus d’organisation. Certainement que l’Irlande va également adapter deux-trois choses dans son jeu. Même si on sait que les Irlandais aiment l’organisation et la régularité.
Le staff compte trois nouveaux membres. Cela change-t-il beaucoup de choses ?
Il y a des petits changements forcément. Mais on n’a pas tout jeté à la poubelle, on a gardé tout ce qui fonctionnait. On met juste plus de précision et de détail là où il y a besoin d’en ajouter. Mais on continue dans le même projet, en l’améliorant. Il est important de revenir sur le terrain avec nos structures.
Grégory Alldritt a bénéficié d’une coupure de plus de deux mois après la Coupe du monde. Comprenez-vous ce besoin de faire une pause ?
»Greg » avait beaucoup tiré sur la corde. Il est arrivé à la fin de la Coupe du monde usé physiquement et mentalement. Il avait besoin de couper et j’ai l’impression que cela lui a fait beaucoup de bien. Il a pu récupérer, évacuer la frustration et se régénérer.
Êtes-vous jaloux ?Je ne suis pas jaloux non. C’est individuel comme situation. Chaque personne a des besoins différents… Le calendrier est ultra-chargé, c’est un fait. Ce que j’aimerais, c’est que chacun soit libre d’avoir du repos ou d’enchaîner. Au cas par cas. Peato (Mauvaka), par exemple, avait ressenti le besoin de rejouer au plus vite après le Mondial… Mais, par rapport aux clubs qui ont besoin de leurs internationaux, je sais que c’est compliqué. Il y a un équilibre, une balance à trouver.
Grégory Alldritt a été nommé capitaine. Cela change-t-il sa façon de fonctionner ?
»Greg » a toujours été un leader important. Il avait déjà un vrai poids sur notre équipe. C’est naturel qu’il récupère le brassard. Mais il n’y a aucune différence avec le Greg d’avant. C’est toujours la même personne.
Le forfait d’Anthony Jelonch semble vous assurer une place de titulaire…
Je suis très triste pour Anthony, quelqu’un d’important pour moi. Sa blessure m’a beaucoup attristé. Il va nous manquer, ici mais aussi en club. Il ne méritait pas de subir ça à nouveau. Je ne peux pas me réjouir qu’il ne soit pas là. Au contraire. Je préférerais l’avoir avec nous.
Depuis quatre ans, vous avez souvent été associé, en troisième ligne, à Alldritt et Ollivon. Poursuivre cette association est gage de cohésion ?On a l’avantage de bien se connaître et de bien vivre ensemble, oui. Chacun connaît les points forts et les points faibles des autres. Ça aide beaucoup, on ne se pose pas de questions sur le terrain.
Un mot sur Posolo Tuilagi, qui a participé ce jeudi à sa première séance avec le XV de France en tant que partenaire d’entraînement.
C’est un profil rare. Il n’y a pas beaucoup de joueurs avec son gabarit et sa puissance. Ça ne saurait tarder qu’il soit avec nous. On l’a vu à l’entraînement, il a énormément de puissance. Ça peut être une belle arme pour nous. Il est très jeune et il va avoir un bel avenir.
Propos recueillis en conférence de presse