Emmanuel Maefou, le puissant deuxième-ligne d’origine australienne récemment naturalisé française, va faire dimanche (16h) ses débuts avec le XV de France. Après de longs mois d’attente. Interrogé ce mercredi en conférence de presse, William Servat, l’entraîneur des avants tricolores, a évoqué le «phénomène» qu’il avait connu au Stade Toulousain. «Manny dans un groupe, c’est d’abord une joie de vivre et un sourire permanent», a-t-il confié.
Avant de revenir sur ce «potentiel physique hors norme avec 145 kilos de grande capacité». «Il était prédestiné à nous rejoindre et il a eu la volonté de nous rejoindre. Il aurait pu jouer pour une autre nation pour la dernière Coupe du monde (l’Australie d’Eddie Jones, NDLR) mais il a montré sa volonté et son attachement à l’équipe de France. Faire ce choix-là est un choix fort, qui me parle et qui peut rejaillir aussi sur l’ensemble du groupe», a insisté Servat.
L’ancien talonneur international a également rappelé qu’il a connu Meafou au Stade Toulousain, où ce dernier a percé et franchi toutes les étapes jusqu’au XV de France. «Je l’avais déjà côtoyé à ses débuts au Stade Toulousain et, même en l’entraînant, je n’imaginais pas au départ qu’il avait en lui ce potentiel. Quand il est arrivé en France, il pesait 180 kilos. C’est quelqu’un qui a énormément travaillé et s’est mobilisé pour en arriver là où il en est aujourd’hui. Cela fait 20 mois qu’on travaille sur des vidéos quasi systématiques de ses matchs pour essayer de lui faire prendre conscience de son potentiel et de sa capacité.»
Le «découennage» du colosse a été important à Toulouse, «comme pour tout joueur avec des moyens physiques colossaux mais qui a démarré le rugby très tard», poursuit Servat. Et d’ajouter : «Avant d’arriver en France, je crois qu’il était maçon. Il a pris goût à s’entraîner avec des grands joueurs au Stade Toulousain comme Jerome Kaino ou Iosefa Tekori. Il a dû se rendre compte de ce qu’il pouvait vivre et a mis des actes sur ses pensées.»
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Depuis, Emmanuel Meafou est devenu incontournable chez les Rouge et Noir, enchaînant les performances de premier plan et faisant d’énormes dégâts, notamment sur les ballons portés, offensifs ou défensifs. «Des deuxièmes lignes qui arrivent à enchaîner les rencontres en jouant à chaque fois presque 80 minutes , il n’y en a pas beaucoup. Il a énormément progressé sur ses hauteurs de collision, à la fois offensives et défensives, souligne William Servat. Mais il ne sera pas encore demain à la plénitude de ce qu’il peut faire. C’est quelqu’un qui a déjà beaucoup évolué mais qui peut encore beaucoup évoluer et devenir encore plus grand que ce qu’il est déjà aujourd’hui.» Pour le bonheur du XV de France qui l’attendait depuis longtemps.