À Marcoussis

Ceux qui réclamaient du sang frais après la déroute inaugurale face à l’Irlande (17-38) vont être déçus. Pas de changement de charnière, pas de modification de la paire de centres. Maxime Lucu et Matthieu Jalibert, Jonathan Danty et Gaël Fickou vont, selon toute vraisemblance, être reconduits pour affronter l’Écosse ce samedi (15h15) à Édimbourg.

Lancer Nolann Le Garrec derrière la mêlée, repositionner Thomas Ramos à l’ouverture, offrir une première sélection au centre du l’UBB, Nicolas Depoortère, flamboyant depuis son titre de champion du monde U20, ce n’est pas pour tout de suite à en croire le jeu des chasubles, ce mardi à Marcoussis.

Parmi les entrants, il en fallait un pour remplacer Paul Willemse en deuxième ligne, suspendu après son carton rouge reçu à Marseille. Thibaud Flament, Emmanuel Meafou et Romain Taofifenua forfaits, le choix s’est porté sur Cameron Woki, plus expérimenté et plus aérien (les Bleus ont connu beaucoup de difficultés en touche contre l’Irlande) plutôt que sur Posolo Tuilagi. Le phénomène de 19 ans sortira du banc pour amener sa puissance en cours de match vu son profil idéal d’impact-player. L’attelage Gabrillagues-Woki, aligné en début de rencontre, manquera de poids, mais le risque semble assumé par les sélectionneurs.

Autre changement, cette fois à l’aile, où Louis Bielle-BIarrey devrait retrouver son statut de titulaire conquis pendant la Coupe du monde au détriment de son coéquipier de l’UBB, Yoram Moefana. Sa vélocité est, cette fois privilégiée, aux qualités de combattant du centre repositionné à l’aile.

Pour le reste, les joueurs battus à Marseille sont reconduits, y compris Peato Mauvaka au poste de talonneur, un switch avec son coéquipier toulousain Julien Marchand ayant été étudié avant d’y renoncer. Il restera cependant désigner un remplaçant sur le banc au pilier rochelais Reda Wardi, victime d’une fracture de la main contre l’Irlande et absent quatre mois. Cela devrait être le Lyonnais Sébastien Taofifenua, qui portait la chasuble n°17.

Fabien Galthié et son staff misent donc sur la révolte. Comme l’année dernière où, après avoir été battus en Irlande, les Bleus avaient remporté leurs trois rencontres suivantes, signant au passage un triomphe historique contre l’Angleterre à Twickenham (10-53). Un scénario évoqué dans les vestiaires du Vélodrome après la débâcle par le capitaine, Grégory Alldritt.

«Comme l’a dit Fabien, on est unanime pour dire que ce n’est pas notre équipe de France. Posolo (Tuilagi) et Nolann (Le Garrec) vous allez nous aider et, tous ensemble, on va redresser la barre comme on a su faire l’année dernière dans le Tournoi, où on a sorti des grands matchs en suivant», y clame le Rochelais dans une séquence du nouvel épisode de “Destins mêlés” diffusé par la FFR.

Lundi, l’entraîneur en charge des avants, William Servat, avait justifié ce choix de la continuité. «Il faut toujours s’attendre à de petits ajustements, mais notre principe de sélection repose sur la confiance. On a confiance en nos joueurs, on sait que nos joueurs sont des compétiteurs, ils ont de l’amour-propre. Balayer tout ça serait une erreur. (…) La confiance n’est pas cassée. Ne vous attendez pas à d’énormes changements.» Seulement deux dans le XV de départ donc, dont un forcé.

Ramos – Penaud, Fickou, Danty, Bielle-Biarrey – Jalibert, Lucu – Alldritt (casquette), Ollivon, Cros – Gabrillagues, Woki – Atonio, Mauvaka, Baille.