La liaison a été difficile à établir. «Je suis dans un banc de brumes au milieu de nulle part», a commenté Yoann Richomme (Paprec Arkéa), lors d’une visioconférence, quelques minutes après avoir remporté la Transat CIC, mythique course plus connue sous le nom de transat anglaise. «C’est une transat dingue, historique, celle qui a dessiné l’histoire de la course au large avec Tabarly, a-t-il ajouté. Je suis hyper content et c’est beaucoup de fierté de passer la ligne en premier. C’est pas mal de symboles pour moi, ayant vécu dans ma jeunesse ici (aux Etats-Unis) et c’est sympa de retrouver un pays où on a vécu en y arrivant par la mer.»
Et le double vainqueur de la Solitaire du Figaro, qui a devancé Boris Herrmann, a avoué sa satisfaction d’avoir remporté les deux dernières transatlantiques disputées en monocoque Imoca, cette transat entre Lorient et New York et en novembre dernier celle revenant vers la France après avoir disputé la Transat Jacques Vabre en double qu’il avait conclu à la deuxième place : « c’est un exploit pas neutre de gagner deux transats d’affilée. Je suis très fier de ramener un bon résultat».
Et après avoir remercié et félicité son équipe, il a avoué avoir vécu un début de course difficile : « comme dab, j’ai eu un début un peu moyen avec un temps de mise en route délicat. Et forcément cela fait douter. Mentalement les 2-3 premiers jours ont été difficiles. Et j’ai eu pas de questionnements au niveau des choix de voiles. Finalement ils ont été efficaces. Et j’ai été content de tenir la vitesse face à Charlie Dalin. J’ai été fier aussi de la trajectoire en aile de mouette à l’approche de Terre-Neuve. Et je m’attribue une bonne note. J’ai vécu 2 ou 3 étapes de la Solitaire du Figaro en une course. C’était intense. Et à la fin, cela a été dur de voir Boris (Herrmann) revenir. La nuit dernière, le bateau s’est couché sur la tranche et je n’ai rien entendu tellement je dormais. Je suis bien cramé, je le sais parce que je n’arrête pas de bouffer», a détaillé le marin de 40 ans, bien décidé à se reposer durant les trois semaines qui le séparent du départ de la Transat New York- Vendée. «Je vais aller voir les loups et les ours dans le parc de Yellowstone et profiter de New York et de mon équipe», a-t-il conclu avant d’entamer son convoyage vers la Statue de la Liberté, la ligne d’arrivée ayant été posé à 110 milles de New York pour des raisons de sécurité.