À Fort-de-France
Thomas Coville et Thomas Rouxel ont bouclé la Transat Jacques Vabre à la quatrième place de la catégorie Ultim à la barre du maxi-trimaran Sodebo mercredi dans la nuit. Le tandem a révélé une fois le bateau amarré qu’il n’aurait pas pu viser mieux en raison d’une avarie survenue sur l’un des safrans avant l’entrée dans le Pot-au-Noir que l’équipage s’était bien gardé de révéler. Un problème survenu alors que le trimaran filait à très haute vitesse, à plus de 40 noeuds et qui a ruiné les ambitions des deux hommes. Thomas Coville, le visage marqué, a tenu à raconter ce moment fort, non sans une certaine émotion.
«Cette avarie nous a secoués. Je retiens un moment, et Tom tu ne m’en voudras pas de raconter ça (il s’adresse à son équipier) : quand on a touché avec Tom, on a chacun réagi différemment. Moi, j’ai crié comme jamais. Tom, lui, n’est pas quelqu’un qui se livre comme ça. Et quelques minutes après, il est tombé en sanglots. Je l’ai pris dans mes bras parce qu’on savait tous les deux que la course avait basculé. On était comme deux mecs tout seuls. Antoine Dupont (le capitaine du XV de France, ndlr), il a 90.000 personnes pour le regarder pleurer et nous, on était seuls sur notre bateau. C’est un moment de fraternité incroyable parce que c’était notre projet. Sentir ce mec-là pleurer dans mes bras je ne pensais pas que ça m’arrivera un jour», a raconté le double vainqueur de l’épreuve.
Coville a expliqué pourquoi il a préféré ne pas révéler cette avarie survenue sur son géant des mers. «On a navigué avec un safran depuis le Cap Vert. Chacun a ses petits secrets mais pour moi, c’était un secret de Polichinelle. On n’était qu’au premier tiers de la course, il aurait pu se passer plein de choses», a ajouté le navigateur qui a confié avoir «beaucoup appris» de son bateau en vue du tour du monde en solitaire en Ultim, course marathon dont le départ sera donné le 7 janvier prochain.