À Fort de France

La fatigue commence à se faire sentir mais le sprint final vers la Martinique n’autorise aucun relâchement dans le bras de fer engagé entre les équipages de tête de la classe Imoca. Le vainqueur est attendu dans la nuit de samedi à dimanche, aux alentours de deux heures du matin heure de la Métropole. «Le moral va bien même si on s’attend à une régate très serrée pour le final», confie Yoann Richomme au Figaro, deuxième de la course en compagnie de son compère Yann Eliès.

À la mi-journée vendredi, le duo de Paprec Arkéa accusait 57 milles de retard sur For People de Thomas Ruyant et Morgan Lagravière (au pointage de 13h00). «Il y a tout le groupe de derrière qui a fait un décalage un peu compliqué à gérer pour nous. On est content de ce qu’on fait, on a bien progressé et on va plus vite qu’il y a quelques jours et cela aide à entrevoir le contact avec les autres un peu plus facilement», ajoute le navigateur. « On a peut-être eu petit déficit de vitesse sur For People mais on est d’attaque pour la dernière ligne droite», a ajouté un peu plus tard son équipier Yann Eliès au cours de la vacation matinale alors que Sam Goodchild et Antoine Koch complétaient le trio de tête, à 75,0 milles des leaders.

Les favoris avancent en peloton au sud mais la véritable menace vient peut-être du nord avec Teamwork.net. Justine Mettraux Julien Villion sont peut-être sur le point de remporter leur match tactique avec les cadors de la catégorie grâce à leur choix d’une route au nord empruntée tôt dans la course. « C’est difficile de prévoir ce qui va se passer et on s’attend un peu à tout pour le final », résume sans trop vouloir en dire Yoann Richomme avant d’évoquer la course audacieuse de Teamwork.net : «Ils font une belle course, c’est une prise de risques assez sensée dans la mesure où ils étaient déjà en retard dans le groupe de tête avec la dorsale au niveau du Portugal qui n’était pas évidente à passer. Ils n’avaient probablement pas le bateau le plus rapide pour le portant donc ils étaient certainement davantage dans un état d’esprit où ils n’avaient rien à perdre.»

Le classement est trompeur. Si Justine Mettraux et Julien Villion n’occupent actuellement que la 7e place (à 242, 8 milles), les positions vont se resserrer au fur et à mesure que la flotte va approcher des Antilles. «On les voit croiser toujours devant nous donc ça va faire un final à suspense. Ça va dérouler pour eux, ils ont mangé leur pain noir», juge Yann Eliès.

Mais le duo de Paprec Arkéa ne regrette rien sur leur option sud, riche d’enseignement pour le grand rendez-vous de l’année prochaine, le Vendée Globe. « On n’a aucun regret. On va voir comment ça recroise mais c’est sûr qu’ils n’ont pas vécu la même transat que nous… Je pense qu’une bonne partie de notre apprentissage se faisait dans le sud avec les leaders de la classe Imoca. C’est là où on a appris le plus. On aurait pu être au nord, peut-être qu’on aurait pu gagner la course… Je ne sais pas…. Mais en termes d’apprentissage pour la suite, on est super content de là où on a régaté», conclut Richomme qui filait à plus de 23 nœuds de moyenne en direction de l’île aux fleurs, point final d’une transat endiablée.

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