«L’ambition de faire un résultat», tels étaient les mots de Julian Alaphilippe avant le départ du Tour des Flandres, deuxième Monument de la saison de cyclisme. Une course remportée par, le grand favori Mathieu van der Poel au terme de plus 6 heures d’efforts dans des conditions catastrophiques. « C’est le Tour des Flandres le plus dur que j’ai fait, l’une des courses les plus difficiles de ma carrière, a-t-il soufflé. C’était juste une question de survie. J’étais tellement exténué que j’avais les yeux fermés pendant les 20 derniers kilomètres, poursuit Van der Poel. J’étais vidé à l’arrivée. J’avais juste la force suffisante pour lever mon vélo sur la ligne. »
15 jours après sa belle 9e place obtenu sur Milan San Remo, Alaphilippe pouvait espérer une nouvelle place dans le top 10 ce dimanche sur le Tour des Flandres. Interrogé par RMC Sport, plus tôt, dans la semaine, le coureur de la formation belge Soudal Quick-Step, s’était exprimé sur son possible statut d’outsider : « Il y a beaucoup d’outsiders. Peut-être que j’en suis un, oui, mais je viens avec l’ambition de faire un résultat. Donc peut-être que oui, je peux me considérer comme un outsider, mais je me considère surtout un coureur qui doit donner le maximum et aller chercher le meilleur résultat possible» avait-il déclaré. Raté.
Le Français a franchi la ligne d’arrivée à la 70e place, à plus de 7 minutes de van der Poel. Pas sur, qu’il s’agisse du «meilleur résultat possible» évoqué et souhaité par Alaphilippe. Un résultat qui coïncide avec la mauvaise passe que traverse le coureur depuis maintenant deux ans.
Loin sont les années où le coureur de 31 ans brillait sur les routes du Tour de France avec son maillot jaune. Une tunique endossée 14 jours de suite en 2019.
Depuis deux ans, le Français, marqué par les blessures, peine à retrouver son meilleur niveau. Dans la tourmente, il a remporté une étape du Critérium du Dauphiné en 2023 et quelques courses de second rang. Des victoires peu prestigieuses pour un coureur de sa trempe, vainqueur de Milan-San Remo (2019), la Flèche Wallonne (2018, 2019, 2021), Saint-Sébastien (2018), champion du monde à deux reprises (en 2020 et 2021) ou encore victorieux de six étapes sur le Tour de France.
En manque de résultats, le Français a subi de virulentes critiques de la part de son directeur sportif Patrick Lefévère fin février. Il a notamment remis en cause son hygiène de vie : « En prenant de l’âge, vous devez davantage prendre soin de vous. Vous devez vous entraîner plus dur. Je pense que chez lui, il y a eu trop de fêtes et trop d’alcool. » Ce dernier a également pris à parti la femme du coureur Marion Rousse, avec qui il partage sa vie depuis 4 ans. «Julian est sous la coupe de Marion Rousse», avait-il déclaré.
Dimanche se déroulera Paris-Roubaix. Si la présence, ou non, du coureur Français n’a pas été annoncée, ce dernier avait exprimé sa volonté d’y participer en février dernier lors du du deuxième épisode de «The Wolfpack Howls», le podcast de son équipe Soudal Quick-Step : «J’ai demandé à l’équipe en décembre si je pouvais le faire. J’aimerais bien rouler Paris-Roubaix une fois dans ma carrière.»
Le coureur Français a l’envie de dompter «l’Enfer du Nord» (surnom donné à Paris-Roubaix) et ses multiples secteurs pavés, et ce, malgré un profil athlétique qui ne correspond pas aux conditions de courses. «Je pense que je suis trop léger, que je vais souffrir mais j’aimerais bien le faire quand même. C’est l’histoire du cyclisme, on sait que ça va faire mal mais on aime le faire. », avait-il confié en février dernier.
Secteurs pavés en approche, un niveau sur le vélo critiqué et conflit en interne entre son manager et sa femme, l’avenir de Julian Alaphilippe ne s’annonce pas de tout repos.