Le double lame. Après un début de saison plombé par la Coupe du monde, voici la période des doublons durant le Tournoi des six nations. Le choc de ce dimanche entre le Racing 92 et le Stade Toulousain, à Paris La Défense, se fera donc sans une grande partie des internationaux tricolores retenus ce week-end au CNR de Marcoussis pour préparer le match d’ouverture du Tournoi des six nations face à l’Irlande. Ugo Mola, le manager stadiste, doit composer sans sept cadres (Baille, Mauvaka, Marchand, Aldegheri, Cros, Ramos et Lebel), alors que l’infirmerie est déjà bien pleine (Ntamack, Jelonch, Meafou, Delibes). Antoine Dupont, en revanche, a décidé de faire l’impasse sur Tournoi pour se consacrer à «France 7» et sera, lui, bien présent à Nanterre.

Le champion de France va donc devoir s’adapter, mais il en a l’habitude, lui qui est depuis de nombreuses années le fournisseur numéro 1 d’internationaux au XV de France. «C’est un moment différent des autres, avec un effectif différent. Il faut trouver des automatismes entre les joueurs qui ont peu joué, les jeunes qui intègrent le groupe. Certains doivent se montrer en leader. C’était déjà le cas pendant la Coupe du monde», a rappelé Virgile Lacombe, l’entraîneur des avants toulousains, qui rappelle néanmoins que cette «nouvelle période de doublons va permettre à des joueurs de se montrer et d’aller chercher des places pour la fin de saison.»

La fin de saison, justement, commencera début avril par un huitièmes de finale de Champions Cup, face au… Racing 92. Le choc de ce dimanche face aux Franciliens ne va pas forcément servir de répétition générale avant le premier match éliminatoire de la saison, du fait des nombreuses absences de chaque côté. Mais il donnera les premières indications et permettra de marquer son territoire.

Stuart Lancaster va croiser le Stade Toulousain pour la première fois avec sa nouvelle équipe, certes en tête du Top 14 mais qui s’est fait des frayeurs en Champions Cup. Quand il était dans le staff du Leinster, le technicien anglais a longtemps causé de cauchemars aux Rouge et Noir, battus sèchement trois fois en demi-finale en 2019, 2022 et 2023. Avant la dernière confrontation au printemps dernier, Ugo Mola avait annoncé : «Cela fait deux leçons que je prends à Dublin… On m’a toujours que quand on répète les mêmes erreurs, on est un peu con. Ou je serai le con de l’histoire avec mon staff, ou on aura compris certaines choses.» À l’évidence, la leçon n’avait pas été retenue…

Tout comme lui, Lancaster, ancien sélectionneur du XV de la Rose (2012-2015) salué pour son côté formateur, n’aura pas d’autres choix que de lancer et faire confiance à des joueurs en devenir ou habituellement remplaçants. «Je veux faire au Racing ce que j’ai fait ailleurs : faire progresser de jeunes joueurs, nous expliquait-il récemment. Ici, les jeunes joueurs disposent d’un environnement parfait pour se développer. Le Leinster fonctionne aussi comme ça, c’est pour cela qu’il a eu tant de succès.» La saignée sera moins importante qu’à Toulouse, avec «seulement» cinq internationaux retenus au CNR (Fickou, Woki, Laclayat, Le Garrec et Gibert).

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L’an dernier, les Ciel et Blanc n’avaient pas existé à Saint-Sébastien, en demi-finale du Top 14, balayés 41-14. Fin de parcours brutale pour Laurent Travers sur le banc francilien, avant de devenir président du club. La saison dernière, Toulouse avait été intraitable face à Gaël Fickou et ses coéquipiers, battus également deux fois lors de la saison régulière. Fin de la série noire de trois défaites de rang ce dimanche ?