Comme un coup de vent sur un château de cartes. Le 9 décembre dernier en Champions Cup, le demi de mêlée international Baptiste Serin est gravement touché à l’épaule droite. Verdict, une luxation et quelques mois d’absence. Et bien plus que ça. Après un début de saison prometteur sous la houlette du nouveau manager Pierre Mignoni, les Varois pointaient à la 2e place du championnat avant la blessure de son maître à jouer. Sur la scène continentale, le RCT a été tristement éliminé dès les phases de poules avec la sensation qu’il devait faire mieux.
L’absence de Serin a pesé. De la 2e place du Top 14, les coéquipiers de Charles Ollivon ont chuté à la 8e. Et sur les 12 rencontres disputées sans le demi de mêlée international, les Varois n’en ont gagné que trois. La preuve qu’un seul maillon peut dérégler une chaîne entière. Car même si Ben White, Jules Danglot voire Lobzhanidze – arrivé en tant que joker médical du demi de mêlée – n’ont jamais déçu, Baptiste Serin est bien plus qu’un joueur performant.
L’ancien joueur de l’UBB est d’abord l’un des chouchous du public de Mayol. Et quand on sait que cela représente… C’est aussi un leader, un capitaine, un meneur d’hommes. Un numéro 9 teigneux, capable de remuer ses partenaires lorsque ça ne va pas. Dans la forme de sa vie depuis deux saisons sur la Rade, Serin avait même été rappelé en août dernier pour affronter l’Écosse puis les Fidji avec l’équipe de France.
De retour samedi pour un match capital face à Montpellier, le joueur formé à Parentis-en-Born dans les Landes ne s’attendait sans doute pas à rentrer aussi tôt dans la rencontre. Appelé à enlever sa chasuble pour remplacer Ben White blessé à la demi-heure de jeu, Baptiste Serin a été grandement ovationné par ses supporters. « Ce n’était pas spécialement prévu. Je suis surtout content d’être de retour dans le groupe. Là, ça y est, tu as l’impression de servir à quelque chose. Ça faisait trois mois que je ne servais à rien », avait analysé Serin après la rencontre, dans des propos rapportés par Var-Matin.
Dynamiteur comme à son habitude, il a donné le tempo à son équipe et délivré une passe décisive à Dan Biggar avant de participer à l’essai de Swan Rebbadj, sur une bonne pression défensive. « Le retour de Baptiste Serin a fait beaucoup de bien à Toulon. Son retour sur la pelouse avec cette ovation montre vraiment l’importance de ce joueur dans ce club et au sein de l’effectif. Quand il était absent, on a vu un Toulon qui se cherchait au niveau de son jeu. Il n’y avait pas la vitesse qu’il est capable de mettre, l’insouciance et le caractère », a souligné l’ancien international Cédric Heymans, aujourd’hui consultant pour Canal .
De retour et en pleine possession de ses moyens, Baptiste Serin pourrait participer à une éventuelle métamorphose dans la saison toulonnaise. Même s’il ne pourra régler certains secteurs défaillants comme la touche, le demi de mêlée a déjà laissé entrevoir un retour en forme. Prochain défi ce dimanche, un déplacement dans l’arène de la Reale Arena de Saint-Sébastien pour affronter Bayonne.