Comptablement, le début d’exercice 2023-2024 de l’Union Bordeaux-Bègles n’est ni mauvais, ni excellent. Trois victoires en trois matches à domicile, trois défaites en trois matches à l’extérieur. «On dit toujours qu’une saison se réussit à l’extérieur. Pour l’instant, on n’a pas réussi nos déplacements», déplore Maxime Lucu au micro de TV7. Dimanche à La Rochelle (21h05), un premier succès loin des bases girondines permettrait de lancer véritablement la saison.

Le changement de staff de l’été, avec l’arrivée de Yannick Bru et de son équipe, n’a pas favorisé un départ en boulet de canon. De même que l’absence de nombreux internationaux partis jouer la Coupe du monde. L’UBB a notamment fourni six des trente-trois joueurs du XV de France, soit le deuxième contingent le plus élevé après le Stade toulousain.

Mais depuis lundi, et le retour du deuxième-ligne argentin Guido Petti, l’effectif bordelais est au complet. Et n’a donc plus d’autre choix que de répondre aux attentes. Les noms à l’arrière ont de quoi faire saliver n’importe quelle autre écurie du Top 14. En plus de Madosh Tambwe, Romain Buros ou encore les espoirs Nicolas Depoortère et Pablo Uberti, l’équipe a enregistré les retours de sa charnière titulaire Matthieu Jalibert-Maxime Lucu, du centre Yoram Moefana, de la révélation des Bleus à l’aile Louis Bielle-Biarrey… et de Damian Penaud. Après neuf saisons à Clermont, l’ailier de 27 ans est venu tenter sa chance sous le soleil girondin.

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C’est sous le déluge, à Pau, que le petit nouveau a disputé ses premières minutes samedi dernier. Face à des Béarnais en grande forme en ce début de championnat, son équipe a pris l’eau. La ligne de trois-quarts «galactique» a été sevrée de ballons, court-circuitée par l’indiscipline et les pertes de balles dans la zone de marque. «On comprend l’attente. Mais quand on vous parle de cette armada et qu’il fait ce temps-là aujourd’hui, elle ne sert pas à grand-chose si dans la conquête, dans la discipline et le jeu d’avants, on n’est pas présent», regrettait Maxime Lucu après la rencontre.

Même son de cloche du côté de son manager, Yannick Bru : «Malgré le talent qui s’est parfois exprimé, on a manqué de contrôle sur trop de choses. On a été trop impatients, trop imprécis.» Cette défaite à zéro point, comme celle à Toulouse deux semaines avant, laisse craindre un trop grand déséquilibre dans l’effectif. Les dirigeants bordelais ont pourtant recruté malin devant, avec les arrivées des expérimentés Adam Coleman (32 ans), Tevita Tatafu (27 ans) et Pete Samu (31 ans). Le temps dira si ce ne sont que des hésitations de début de saison, liées à l’adaptation. Ou si le problème est plus profond.

Dimanche, le déplacement en Charente-Maritime est un véritable test, face à une équipe qui a également connu des premières semaines compliquées. Mais comme Bordeaux-Bègles, le Stade rochelais a récupéré des internationaux, dont Uini Atonio, Levani Botia, Antoine Hastoy et Jonathan Danty. Et les Maritimes viennent de battre l’Aviron bayonnais (18-15) en faisant preuve d’une belle force de caractère. «Ils montent en puissance, confirme Maxime Lucu. Il y a une forte rivalité depuis certaines années, on sait que c’est une forteresse difficile à prendre. C’est une semaine particulière.»

L’année dernière, deux jours avant Noël, les Bordelais s’étaient imposés à Marcel-Deflandre (8-12). Un premier succès à l’extérieur que Matthieu Jalibert et ses coéquipiers avaient construit de manière minimaliste, au pied. Preuve que le rugby se passe bien, parfois, de trois-quarts étincelants.