Après de «bonnes fêtes» passées en famille, le Stade Rochelais renfile le bleu de chauffe dès ce samedi (21h05) lors de la réception de Toulouse à Marcel-Deflandre, choc de la 11e journée de Top 14. La victoire est impérative pour l’équipe de Ronan O’Gara, 9e au classement, qui n’a gagné que quatre de ses douze matchs disputés cette saison toutes compétitions confondues. Encore battus le week-end passé sur la pelouse du Stade Français (13-18), les Maritimes vivent une crise de résultats, qui n’inquiète pas pour autant Uini Atonio.
«Même si on n’obtient pas de résultats, on s’entraîne quand même pas mal. Je pense que l’on est sur une dynamique assez positive pour la fin d’année et celle qui arrive, tempère le pilier droit français, présent en conférence de presse avant de défier les Toulousains d’Antoine Dupont. On est déçus de perdre oui, mais je ne sens pas de doute dans le groupe. Il n’y a pas d’inquiétude malgré les mauvais résultats». Adepte de la Méthode Coué, l’international français reste tout même conscient des lacunes actuelles des Jaune et Noir, incapables de réaliser un match plein, en témoigne le revers concédé sur le fil en Afrique du Sud contre les Stormers (20-21), en Champions Cup. «La bascule est proche et loin en même temps, assume-t-il. On retrouve petit à petit notre jeu mais pas pendant 80 minutes. On n’arrive pas à enchaîner des temps de jeu à cause d’en-avants, des ballons tombés… Mais à notre meilleur niveau sur 70-75 minutes, aucune équipe peut nous tenir.»
Pour enfin s’offrir un match référence, les doubles champions d’Europe en titre auront besoin d’une prestation aboutie de leurs leaders à toutes les lignes, à commencer par Atonio, honnête sur ses difficultés depuis le retour de la Coupe du Monde. «Nous, les leaders, n’évoluons pas à dans nos standards habituels, nous devons élever tout le monde, pousser le groupe vers le haut, être exemplaire car pour le moment ce n’est pas le cas», lance le pilier de 33 ans. Bonne nouvelle au cœur de la grisaille actuelle, parmi les leaders inamovibles à La Rochelle, le capitaine Grégory Alldritt effectuera son retour à la compétition ce week-end, deux mois après le quart de finale perdu par le XV de France face à l’Afrique du Sud en Coupe du monde.
«Il est bien régénéré, il a presque la peau qui brille», sourit Atonio, qui retire la pression à son coéquipier en club et sélection. «Ce n’est pas parce que Greg revient que l’on va forcément gagner. Il fait du bien à l’équipe, au club, mais on ne va pas mettre toute cette pression sur ses épaules. C’est un très grand joueur, un professionnel qui aime le club. Il doit rentrer tranquillement et c’est à nous de faire le boulot pour le mettre dans les meilleures dispositions».
Avec l’importantissime Alldritt mais sans Jonathan Danty, expulsé à Jean-Bouin samedi dernier et de fait suspendu, le Stade Rochelais retrouve donc son bourreau toulousain de la dernière finale de Top 14 perdue 29-26, le 17 juin dernier, sur un exploit personnel de Romain Ntamack. Si cette défaite a été «dure à avaler» les Maritimes ont tourné la page selon Atonio, très motivé à l’idée de «créer de nouveaux souvenirs cette année» contre un Toulouse qui «monte en puissance». Plus qu’un air de revanche, ce duel attendu à Marcel-Deflandre ressemble presque à une mission survie juste avant le Nouvel An, alors qu’un calendrier encore chargé attend les Jaune et Noir dans les prochaines semaines. «On avait annoncé que le mois de décembre serait très dur. Mais, vu les résultats, je pense que janvier sera encore plus dur, redoute le Tricolore. Après Toulouse, on part à Pau. Ensuite, il y a les deux matchs de Coupe d’Europe (Leicester puis Sale). Il faut changer de vitesse, c’est le mois qui va déterminer notre saison.»
Loin de ses objectifs initiaux à quasiment mi-parcours, La Rochelle, touchée mais pas coulée selon son leader défensif, joue déjà très gros devant le rival toulousain. Et souhaite que la bascule intervienne enfin, à la veille des vœux 2024.