La compétition ne fait plus rêver le tennis français qui n’a cessé de critiquer la nouvelle formule (sans saveur, il est vrai) de la compétition centenaire. Mais depuis le départ annoncé de Sébastien Grosjean le 23 octobre, parti entraîner Arthur Fils, le poste de capitaine a été laissé vacant et les appétits s’aiguisent. Et l’engouement médiatique revient à propos d’une compétition, désormais dans l’ombre, qui n’intéresse pourtant plus le grand public dans l’Hexagone…

Il faut dire qu’au-delà la Coupe Davis, le capitaine sera également le chef de la sélection qui disputera les Jeux de Paris l’été prochain. Une perspective forcément enthousiasmante. L’Equipe a affirmé par ailleurs que le salaire de la fonction serait de 200.000 euros par an. Pas mal pour un job qui n’occupe qu’une dizaine de journées de travail par an. Et pas négligeable comme somme même si beaucoup des candidats ne sont pas dans le besoin.

Le président de la FFT Gilles Moretton aurait adressé un mail à une liste d’anciens joueurs et joueuses, au nombre de 14 et fait passer des entretiens ces derniers jours en marge du Paris Rolex Masters. Et c’est le vendredi 17 novembre que le bureau désignera l’heureux élu. Parmi cette liste figurent notamment des personnalités bien connues du tennis français comme Fabrice Santoro, Guy Forget, Arnaud Clément, Yannick Noah ou Amélie Mauresmo. Mais pour diverses raisons, ils ne sont pas dans la course. Consultées également Mary Pierce et Marion Bartoli ne font pas, a priori, partie des favorites.

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Dans un entretien au Figaro mi-octobre, Henri Leconte, qui déteste la nouvelle formule, ne semblait pas intéressé par le poste. Mais, ça c’était avant le départ surprise de Grosjean. En promotion pour son livre, «balles neuves», le finaliste de l’édition de Roland-Garros 88 s’est dit «intéressé» par le poste même s’il semble peu probable qu’il soit l’heureux élu. Il reconnait d’ailleurs qu’il part de loin : «Si je devenais capitaine, il me faudrait du temps. J’ai dit oui car je suis intéressé, j’ai la flamme de la Coupe Davis. Mais il me faudrait certainement plus de temps pour tout mettre en place que des personnes comme Jo (Tsonga) et Gilles (Simon)».

Ces deux derniers figurent parmi les favoris. Tsonga a révélé son envie d’obtenir le poste dans une interview accordée au quotidien L’Equipe . Ugo Humbert, a sans, que la question lui soit posé, milité en conférence de presse pour le Manceau. Reste que ce dernier a comme Grosjean, plusieurs activités dans le tennis. Et Grosjean avait été épinglé par le comité d’éthique en fin de mandat et écarté du processus de sélection des joueurs, afin de neutraliser «les conflits d’intérêts potentiels»… Et comme le clan Tsonga n’est pas très proche du président en place (doux euphémisme) sa candidature, légitime au regard du palmarès de l’ancien 5e mondial, semble partir de loin.

Plus discret, Gilles Simon, qui s’est déclaré intéressé par le poste et qui a passé son diplôme d’Etat, possède le profil idéal. Tout comme deux candidats naturels issus de la filière fédérale. L’ancien numéro 12 mondial Paul-Henri Mathieu, Directeur du haut niveau depuis plus de deux ans et entraîneur d’l’équipe de France de Coupe Davis, connaît de son côté parfaitement le groupe et la nouvelle génération. Capitaine des Bleues, Julien Benneteau fréquente désormais plus le circuit féminin, mais a fait ses preuves en remportant la Billie Jean King Cup avec la France en 2019. Les constatations vont se poursuivre cette semaine. Réponse officielle le 17 novembre.