Adieu Séville: éliminée par la Grande-Bretagne dès les qualifications (3-1) samedi au Portel, la France ne verra pas la phase finale de la Billie Jean King Cup en Andalousie en novembre prochain. Alors que les deux nations étaient à égalité vendredi soir (1-1), Clara Burel puis Diane Parry se sont toutes les deux inclinées en simple, dominées respectivement par Katie Boulter (7-5, 6-0) et Emma Raducanu (4-6, 6-1, 7-6 (7/1)). Même si le capitaine des Bleues Julien Benneteau rejetait le statut de favorites que leur prêtaient les Britanniques, la déception est grande pour l’équipe de France, dans une rencontre a priori accessible.

Le plan semblait en place, avec un lieu familier: le court du Chaudron, au Portel, où les Bleues avaient battu les Néerlandaises il y a deux ans, et des adversaires abordables, éliminées l’an dernier sur leurs terres, à Coventry, là aussi en qualification. Enfin, la surface était a priori plus favorables aux Françaises qu’aux Britanniques, leur N.1 Katie Boulter n’ayant jamais gagné un match sur terre battue sur le circuit WTA. Passée une tension légitime dans les premiers jeux, la benjamine des Bleues, Diane Parry, 21 ans et 49e joueuse mondiale s’était d’ailleurs montrée à la hauteur de la confiance accordée par son capitaine Julien Benneteau, en dominant de la tête et des épaules Katie Boulter (6-2, 6-0) dans le simple inaugural vendredi.

Tout semblait encore sur les rails au moment où Caroline Garcia, N.1 française et 23e joueuse mondiale, a semblé dérouler contre Emma Raducanu. La Britannique, lauréate de l’US Open 2021 mais retombée dans les tréfonds du classement mondial (302e) en raison de blessure, était complètement dominée, avec un set et deux jeux à zéro de retard.

Jusqu’à ce que la machine s’enraye. Nerveuse et moins efficace au service, Garcia a ensuite subi la loi de Raducanu, aux retours agressifs, et autrice d’une de ses performances les plus convaincantes depuis plusieurs mois, éteignant quelque peu l’enthousiasme du public du Chaudron. Propulsée pour le premier simple samedi en remplacement de Garcia, Clara Burel, 23 ans et 44e joueuse mondiale, a d’abord perturbé Boulter, bien plus en place que la veille. Mais les balles de breaks ratées à 3 partout ont pesé lourd dans le match, avec un deuxième set totalement lâché. «J’ai eu pas mal d’occasions sur ce premier set. Mais malheureusement, je n’arrive pas à convertir les balles de breaks correctement», a-t-elle regretté après le match. «Et derrière je perds un peu le fil et en confiance.»

C’est donc sur les épaules de Parry qu’ont pesé les derniers espoirs des Bleues, menées 2-1 alors que le 2-0 semblait tout proche vendredi, pour tenter de disputer un double décisif, où la paire Garcia/Mladenovic, titrée à Roland-Garros en 2022, semblait favorite. La Niçoise, combative, a arraché au forceps le premier set à Raducanu. Mais la Britannique de 21 ans est n’est décidément que meilleure dos au mur, comme elle le déclarait la veille à propos de son match contre Garcia: «J’aime vraiment cette responsabilité qui pèse sur mes épaules, je n’en ai pas peur. Et c’est probablement l’une de mes forces.» À nouveau menée un set à zéro, elle a encore renversé la partie, retrouvant ses retours foudroyant pour s’emparer du second set 6 à 1.

Elle a pourtant elle aussi tremblé au moment décisif, échouant à convertir deux balles de match face à une Parry combative. La troisième, au tie-break, sera la bonne pour la Britannique, qui non contente de signer la revanche sur la défaite de Coventry, a remporté le ticket pour Séville et la phase finale.