Mis à l’arrêt forcé par son avant-bras droit blessé, Carlos Alcaraz, N.3 mondial et double tenant du titre, s’est rassuré et même surpris pour son retour au jeu à l’occasion du Masters 1000 de Madrid, ce vendredi, à un mois de Roland-Garros (26 mai-9 juin).

Avant Madrid, Alcaraz avait été contraint de renoncer à Monte-Carlo et Barcelone, ses deux premiers rendez-vous de la saison sur ocre. Si bien que le jeune Espagnol n’avait plus joué depuis un mois (défaite en quarts de finale à Miami, contre Dimitrov). Dans la Caja magica madrilène qui lui réussit si bien, «Carlitos», même avec un manchon protecteur au bras droit, a immédiatement repris ses marques et est apparu particulièrement vif et inspiré pour une reprise. En 68 minutes, la partie était bouclée, vite fait, bien fait, 6-1, 6-2 aux dépens du Kazakh Alexander Shevchenko (59e).

«On est de retour, Madrid», s’est-il réjoui sur la caméra tendue aux joueurs en fin de match. Et de poursuivre : «Je me suis senti très bien sur le court, je n’ai rien senti à l’avant-bras. C’est quelque chose qui, même si on veut éviter, me trottait dans la tête, sur chaque coup droit, sur chaque balle appuyée. J’ai joué un match très complet, je me suis surpris moi-même du niveau auquel j’ai joué. Mais le principal, c’était (de savoir) comment j’allais me sentir et si j’allais ressentir quelque chose, ça n’a pas été le cas et j’en suis très content.»

Le protégé de Juan Carlos Ferrero n’a pourtant pris que la veille la décision de défendre son titre dans la capitale espagnole. «En m’entraînant avant Barcelone, j’ai fait trois pas en arrière. Après, j’ai passé une semaine sans toucher la raquette, jusqu’à lundi à Madrid. Je suis venu ici sans savoir ce qui allait se passer. Comme je ne sentais rien, j’ai augmenté petit à petit l’intensité à l’entraînement, jour après jour. Et hier, (jeudi), j’ai joué un set contre Medvedev et comme je n’ai rien senti de toute l’heure et demie d’entraînement, je me suis dit que j’étais prêt à jouer», a-t-il raconté après ce retour réussi.

Son coup droit, l’arme N.1 de son jeu et précisément le coup qu’il était incapable de frapper pour de bon à l’entraînement à Monte-Carlo au début du mois, a retrouvé de son mordant, même si Alcaraz prend soin de ne pas l’expédier encore à pleine puissance. «J’ai frappé moins fort que d’habitude. C’est contre-nature pour moi, a-t-il convenu. Mais jouer avec plus de relâchement m’aide aussi beaucoup, à jouer plus en sensations et vers l’avant.»

Au troisième tour, le double lauréat en Grand Chelem (US Open 2022 et Wimbledon 2023) et ex-N.1 mondial affrontera le Brésilien Thiago Seyboth Wild (63e). S’il venait à triompher sur la terre battue espagnole le 5 mai – le jour où il fêtera ses 21 ans – Alcaraz deviendrait le premier joueur à remporter trois fois d’affilée le Masters 1000 de Madrid.

Au tour de Jannik Sinner, l’homme en forme de la première partie de saison, de faire son entrée en lice samedi, contre son compatriote Lorenzo Sonego (52e).

Ugo Humbert, le N.1 français plus si loin du top 10, a réussi la sienne dans l’inhabituelle fraîcheur madrilène, 6-3, 6-3 en 79 minutes face au Néerlandais Botic de Zandschulp, tout juste éjecté du top 100. Fin de parcours en revanche pour les deux espoirs du tennis français, Arthur Fils (32e) et Luca Van Assche (99e). Malade, le premier a été éteint par l’Allemand Daniel Altmaier (61e) 6-2, 6-3. Le second a lui donné du fil à retordre pendant quasi trois heures à l’Argentin Sebastien Baez (19e) mais a fini par s’incliner 6-4, 6-7 (2/7), 6-3.

Dans un tournoi qu’elle a pourtant remporté deux fois, Aryna Sabalenka a, elle, connu des premiers pas délicats : la N.2 mondiale et tenante du titre a eu besoin de plus de deux heures et trois sets pour écarter la Polonaise Magda Linette (48e) 6-4, 3-6, 6-3. Titrée à Stuttgart dimanche en venant à bout de la N.1 mondiale Iga Swiatek, la N.4 mondiale Elena Rybakina a elle enchaîné avec maîtrise, victorieuse de l’Italienne Lucia Bronzetti (46e) 6-4, 6-3.