Propos recueillis à Toulouse
Que retenez-vous de cette victoire contre les Sharks ?Ugo Mola : Si on regarde le fil du match, peut-être que le score est très très lourd sur la fin du match. Ils ont l’occasion sur l’essai refusé de revenir à trois points. C’est très certainement un tournant du match. Après cela ne nous a pas empêché de venger quelques occasions plutôt faciles en première mi-temps. Il n’empêche que, pour battre cette équipe, il fallait un grand Stade Toulousain. On a passé un bon moment, des joueurs ont fait un match remarquable. La cohérence collective – à laquelle je tiens beaucoup – était présente en deuxième mi-temps, un peu moins en première. Sur des dernières passes, où il y avait un peu de précipitation. Mais on est ravi d’aller en Irlande pour faire une demi-finale. C’est la quatrième d’affilée…Non la cinquième !Ah oui j’avais oublié celle à Exeter (en 2020). Le Covid m’avait un peu rendu amnésique… Quand je regardais le Stade Toulousain jouer, j’avais toujours l’impression que c’était facile. Je me rends compte de l’intérieur que ce n’est pas toujours facile. Jouer des demi-finales régulièrement, cela reste une performance. On va savourer ce (samedi) soir et se reconcentrer rapidement sur le Top 14.
En termes de confiance, qu’est-ce que cette victoire de 50 points sur les Sharks peut vous apporter ? C’est comme quand on rend 40 points contre le Leinster sur les dix dernières minutes l’an dernier, là c’est un peu pareil. On prend le dessus mentalement, ils n’ont plus grand-chose à jouer et ils lâchent. Nous, on a le mérite de ne pas lâcher, de continuer à notre rugby qui est parfois ambitieux, parfois un peu trop ambitieux mais c’est cool. Sur le contenu, le jeu, la volonté de provoquer, de faire des choses, on a répondu présent. Après on a pris des essais parce qu’ils ont des joueurs hors normes. La vitesse de quelques joueurs derrière nous a mis à mal. On a eu 11 ou 12 semaines où l’on n’était pas ensemble (durant le Tournoi). Cela fait 15 jours qu’on est réuni, notre premier matcha été poussif, le second est bien mieux. Il va falloir gérer les deux prochaines journées de championnat.
Vous allez retrouver encore une fois le Leinster…Cela fait deux leçons que je prends à Dublin… On m’a toujours que quand on répète les mêmes erreurs on est un peu con. Ou je serai le con de l’histoire avec mon staff. Ou on aura compris certaines choses. Pour battre la meilleure équipe d’Europe, il va falloir faire preuve de maîtrise, de discipline et d’un peu de magie.
Serez-vous plus frais cette année pour affronter ces Irlandais ?
C’est vrai que l’an dernier contre le Leinster, on cravachait pour se qualifier en championnat. Nos internationaux avaient fait le Grand Chelem et ils l’avaient fêté dignement. Cette année, la blessure de Julien (Marchand) va jouer. Mais Peato (Mauvaka) fait un match incroyable ce samedi. Ces rencontres de haut niveau se jouent forcément sur la fraîcheur. On va dire que je pleure et que je ressasse les mêmes choses, mais il y a un championnat qui prépare une province irlandaise pour aller en finale, et un autre qui propose autrement… Par contre quand tu affrontes Lyon et le Stade français avant d’aller disputer cette demi-finale, il va falloir trouver des ressources internes.