Trois semaines après leur dernière confrontation, le génie suisse du ski Marco Odermatt et la révélation française de la saison Cyprien Sarrazin se retrouvent samedi en Norvège pour l’avant-dernière descente de l’hiver, une course qui pourrait s’avérer décisive pour le globe de la spécialité.

Le duel entre les deux athlètes est l’attraction de l’hiver. S’ils n’avaient jamais gagné en descente en Coupe du monde à l’entame de la saison, «Odi» et «Cyp» se partagent depuis fin décembre toutes les victoires dans la discipline reine du ski et se retrouvent au coude à coude dans le classement pour le petit globe.

Après sept descentes, le Suisse (deux victoires, six podiums dans la spécialité cette saison) est en tête du classement de la discipline avec 516 points, soit seulement six d’avance par rapport au Français (510 points, trois victoires, cinq podiums).

Ils vont pouvoir tenter de gagner de précieux points à Kvitfjell dans le nord de la Norvège, dernière descente avant les finales à Saalbach (Autriche) fin mars.

Hors scénario catastrophe avec une chute ou une énorme contre-performance, il est très improbable que l’on ne connaisse pas dès samedi le gagnant du globe. Une victoire rapportant 100 points, il faudrait pour ça qu’Odermatt gagne avec au moins 95 points d’avance sur Sarrazin pour être irrattrapable à Saalbach.

Mais les deux skieurs peuvent prendre de sérieuses options avant les finales, même si la piste semble mieux convenir aux purs descendeurs comme l’Italien Dominik Paris (quatre fois vainqueur à Kvitfjell). De leur côté, Odermatt n’y a jamais fait mieux que 13e en descente tandis que Sarrazin n’y a jamais pris le départ.

Rester «éveillé»

La perspective du globe de la descente ? «C’est un petit enjeu qui est bien là», a admis jeudi Cyprien Sarrazin après le premier entraînement officiel (il a terminé 7e, Odermatt 23e). «C’est bien, ça me garde bien éveillé pour cette fin de saison.»

Car après la folie du mois de janvier, l’enchaînement des «classiques» du circuit (Bormio, Wengen, Kitzbühel) et les importantes sollicitations médiatiques, les descendeurs se retrouvent dans le calme norvégien, loin des hordes de supporters suisses ou autrichiens.

Surtout, après trois semaines sans accrocher de dossard, «il faut réussir à se remobiliser, à retrouver de l’intensité», explique Sarrazin. «C’est le challenge de cette semaine, se motiver pour aller faire des belles courses ici.»

Après sa première victoire en décembre à Bormio, Sarrazin est devenu le nouveau héros du ski français en remportant deux semaines plus tard le super-G de Wengen puis en réalisant un extraordinaire doublé en descente à Kitzbühel.

Souvent juste derrière ou juste devant lui, Odermatt a quant à lui déjà remporté dix victoires cet hiver, principalement en géant où il est invaincu depuis près d’un an, et file tout droit vers son troisième gros globe de cristal.

Au classement général, il possède déjà plus de deux fois de points (1.506) que son dauphin Sarrazin (684) dans une saison marquée par les chutes et les fins de saison prématurées de cadors comme Marco Schwarz ou Aleksander Aamodt Kilde.

Après la Norvège, Odermatt et Sarrazin prendront la direction des Etats-Unis pour y courir les géants au programme à Palisades Tahoe et à Aspen.

Programme de la Coupe du monde de ski alpin à Kvitfjell (Norvège): samedi 17 février à 12h00: descente hommes; dimanche 18 février à 12h00: super-G hommes.