À Édimbourg
Quel est votre sentiment après cette victoire sur le fil ?Fabien Galthié : C’est d’abord une victoire en Écosse (16-20), avec un scénario fantastique et une semaine passée avec les joueurs qui nous rappellent les valeurs de ce jeu. La semaine a ressemblé à ce match. On a pris beaucoup de plaisir toute la semaine, on a été très heureux d’être ensemble. Et aujourd’hui encore. C’est un sport de combat, il faut combattre. Il faut accepter l’adversité et la combattre collectivement avec courage et solidarité. Ce qu’on a fait cette semaine et pendant ce match. Depuis dimanche dernier, c’est un bonheur de se préparer dans ces conditions-là, avec ce groupe-là. On a beaucoup gagné mais cette période était également extraordinaire à vivre. On gagne ensemble, on perd ensemble, on souffre ensemble. On est au cœur de nos valeurs de ce jeu. Notre chemin nous a ramenés à l’essentiel, à l’essence de ce jeu. Notamment le scénario de ce match dans ses dernières minutes.
Avez-vous craint que l’arbitre accorde l’essai de la victoire aux Écossais dans les dernières secondes ?L’arbitre de champ est très bien placé. Il ne dit pas il n’y a pas essai. Mais on est à Édimbourg et il y a une pression folle sur lui donc il demande l’arbitrage-vidéo. On sait dès lors que tout peut arriver, on a l’habitude, mais il a confirmé sa décision.
Comment le vivez-vous ?Je le vis avec grand bonheur, avec grande joie. Ce n’est pas la première fois dans nos parcours individuel qu’on a des moments, entre guillemets, difficiles. On se construit comme ça, dans la difficulté. Pour aller chercher des victoires dans l’adversité. Après, il ne faut pas en faire des tonnes. Ce n’est que qu’un match de rugby, que du sport. Mais, pour nous, c’est essentiel. On est l’équipe de France et on devait regagner. On est tous responsables, les joueurs et le staff, de la victoire. On est tous responsables de la défaite. C’est comme ça qu’on avance. C’est donc l’une de plus belles victoires de notre équipe. En tout cas, c’est ce que l’on ressent de l’intérieur.
Qu’avez-vous pensé du contenu produit par votre équipe ?Honnêtement, le contenu, quand vous gagnez de 4 points d’écart en Écosse, moi, ça me va. Vu le niveau de l’équipe écossaise en ce moment, le contexte dans lequel nous sommes – je ne vais pas être redondant -, je trouve que le contenu est parfait. Depuis quatre ans, je vous dis qu’on n’est pas là pour faire des démonstrations, mais pour gagner des matches.
Tout n’a pas été parfait pourtant, loin de là…C’est vrai qu’on a eu des problèmes en touche, dans le jeu à l’air. Mais on leur a posé aussi des problèmes. Et on marque deux essais contre un seul, on défend pendant dix minutes à 14 avec un ailier en moins… Dans le chaos, l’équipe se raccroche à des détails. Avec nos qualités, mais aussi nos défauts, on a gagné le match.
Le leadership a été assuré après la sortie précoce de Grégory Alldritt. Est-ce une satisfaction ?Je peux vous parler de ce groupe de leaders depuis quatre ans, de ces hommes. Greg tombe, Charles (Ollivon) reprend la main, le capitanat. Julien Marchand vient de rentrer, Gaël (Fickou) et Thomas (Ramos) sont là. Et la réaction est formidable. C’est un moment clé sur la cohérence du leadership, les leaders gèrent parfaitement la fin de match avec beaucoup de jeunes joueurs qui sont rentrés sur le terrain.
Propos recueillis en conférence de presse