Les ennuis continuent pour Claude Atcher. L’ancien directeur général de la Coupe du monde de rugby 2023 a été mis en examen mardi et mercredi dans le cadre d’une enquête du Parquet national financier ouverte en octobre 2022, selon les informations de L’Équipe. Le Canard Enchaîné a révélé, dans sa dernière édition, qu’il avait été entendu mardi par les gendarmes de la Section de recherche de Paris, chargés de l’enquête. Il lui serait reproché diverses infractions financières en rapport avec la billetterie et une douzaine d’autres marchés, indique le quotidien sportif. L’inspection générale des finances et l’inspection générale de l’éducation avaient auparavant émis un signalement sur les marchés passés, la billetterie et les véhicules à la disposition de Claude Atcher. L’ex-homme fort du rugby, âgé de 68 ans, a été relâché sans poursuite à ce stade, selon cette source proche du dossier citée par l’AFP.

En juin 2022, L’Équipe avait révélé des témoignages anonymes au sein du Groupement d’intérêt public (GIP) France 2023, sous le coup d’un «management par la terreur» attribué à Claude Atcher et sa cheffe de cabinet. Le ministère des Sports avait alors saisi l’inspection du travail. Le parquet national financier (PNF) avait ensuite ouvert une enquête pour favoritisme, trafic d’influence et corruption, le parquet de Paris pour harcèlement moral. Claude Atcher avait officiellement été démis de ses fonctions en octobre 2022.

Pour riposter, l’ex-homme fort du rugby français avait déposé deux plaintes contre X en octobre 2023 auprès du parquet de Paris – une notamment pour abus de confiance, l’autre pour subornation de témoin – finalement classées. Le parquet avait classé la plainte pour abus de confiance, estimant qu’un trop «grand nombre de personnes» avaient pu avoir accès aux rapports, rendant «difficile (…) d’orienter les investigations», d’après son avis dont l’AFP a eu connaissance. Un classement sans avoir «effectué le moindre acte d’enquête», avaient fustigé ses avocats, Mes Emmanuel Moyne et Geoffroy Goubin.

Récemment, Claude Atcher avait publié un livre, Dans l’ombre de la Coupe (En Exergue Éditions), où il réglait ses comptes et décrit notamment le «vide» d’une «violence extrême» après son licenciement. Par la suite, plusieurs collaborateurs l’avaient défendu. L’un a affirmé, dans une attestation dont l’AFP avait eu connaissance, ne l’avoir jamais entendu insulter un collaborateur. Une autre avoir été «écartée» par la direction quand elle a exprimé son «incompréhension» face à son départ.