La crise sanitaire du Covid-19 a mis le rugby anglais dans une situation financière exsangue. Trois clubs emblématiques de l’élite (les Wasps, les London Irish et Worcester) ont été contraints de déposer le bilan depuis un an et demi et la Premiership – jusque-là place forte du rugby européen – ne compte désormais plus que dix clubs. Et les problèmes sont loin d’être réglés pour les écuries anglaises puisque les prêts accordés par le gouvernement britannique pour surmonter la crise arrivent à échéance et les clubs doivent désormais évacuer des premiers versements qui s’élèvent à plus de 175 millions d’euros (150 M£), comme le révèle le Daily Mail . Certains clubs souhaiteraient que la date de remboursement soit reportée.
Le gouvernement britannique serait, selon nos confrères, enclin à étaler un peu ces remboursements mais, dans le même temps, que les clubs présentent de sérieuses garanties financières, notamment en termes de solvabilité. Selon le Daily Mail, ces conditions seraient encore plus strictes pour les clubs les plus puissants financièrement, notamment grâce à des présidents-mécènes. Une condition qui n’est pas du goût de Premiership Rugby Limited, la ligue anglaise.
Les pertes cumulées des clubs de Premiership sont estimées à 340 millions d’euros lors des six dernières années. Le modèle économique anglais est actuellement en grande souffrance, les meilleurs éléments traversant la Manche pour rallier le Top 14 (Owen Farrell, Top 14 : Bayonne officialise l’arrivée du centre anglais Manu Tuilagi, Billy Vunipola, Courtney Lawes…). En chute libre, les trois sources de revenus (droits télé, billetterie et sponsoring) n’ont plus été en mesure d’amortir des salaires longtemps surévalués, malgré un salary cap plus faible qu’en France. Il y a désormais quatre matches de moins par saison pour chaque club anglais. Et, la semaine dernière, les droits télé pour la saison 2024-2025 ont été renégociés avec TNT… à la baisse.