La fédération internationale de rugby a annoncé lundi le test au cours d’un tournoi féminin, avant leur adoption, de protège-dents «intelligents», qui doivent permettre de transmettre en cours de match des alertes en cas de choc important ou de secousse violente à la tête.
«World Rugby va faire évoluer le protocole d’évaluation de blessure à la tête (HIA) en y intégrant des alertes émises en cours de match grâce à la technologie des protège-dents intelligents, afin de montrer si un joueur a subi un niveau élevé de secousses qui pourrait entraîner une blessure», a écrit la fédération dans un communiqué.
«Le nouveau protocole et la nouvelle technologie seront expérimentés lors du tournoi féminin d’élite WXV (une nouvelle compétition internationale féminine, NDLR) à partir d’octobre, et seront intégrés à l’évaluation des blessures à la tête à partir de janvier 2024», poursuit-elle. Les tests débuteront donc au «WXV», une «nouvelle compétition internationale de rugby à XV féminin destinée à accroître la compétitivité, la portée et l’impact du rugby féminin d’élite» selon World rugby, qui commencera en octobre.
Concrètement, les alertes sont transmises à un médecin indépendant en temps réel au moment du match. World Rugby va investir deux millions d’euros dans cette nouvelle technologie, développée par la société américaine Prevent Biometrics.
«Cette innovation fait partie d’un ensemble plus large de changements préconisés à World Rugby par son groupe de travail indépendant consacré aux commotions cérébrales», ajoute encore la fédération. Parmi ces recommandations, l’incitation visant les joueurs de rugby à tous les niveaux pour qu’ils portent un protège-dents et l’allongement à 21 jours de la durée d’indisponibilité des joueurs amateurs après une commotion cérébrale.
«Les dernières études scientifiques et les avis d’experts nous indiquent une chose: la nécessité de réduire les secousses que les joueurs subissent sur leur tête à tous les niveaux du rugby. C’est exactement ce que nous faisons», a salué le médecin-chef de World Rugby, Eanna Falvey, cité dans le communiqué. La question de la santé des joueurs, et en particulier celle des commotions cérébrales, est de plus en plus présente depuis quelques années dans le rugby, et le sport en général.
Elle est notamment au cœur de l’éventuel retour à la compétition du demi de mêlée et capitaine du XV de France Antoine Dupont pour le quart de finale du Mondial face à l’Afrique du Sud dimanche: victime d’un choc violent à la tête le 21 septembre face à la Namibie, Dupont avait été opéré dès le lendemain, et il a obtenu lundi le feu vert de son chirurgien pour reprendre les entraînements, et donc le rugby avec contacts.