À l’Accor Arena,
Pour Grigor Dimitrov, c’est l’été indien dans la capitale française, malgré la météo pourrie sur Paris depuis plusieurs jours. «Le temps est au beau fixe en ce moment », a résumé le Bulgare de 32 ans. Il avait envoyé au tapis Carlos Alcaraz à Shanghai. Il s’est offert le numéro 3 mondial Daniil Medvedev, mardi au 2e tour. Il a eu raison de Stefanos Tsitsipas samedi en demi-finale à l’issue d’un très beau combat. Dimitrov a signé seulement sa deuxième victoire en huit confrontations face au Grec, contre lequel il restait sur cinq défaites de rang. «J’apprécie beaucoup cette victoire parce que je sais combien ces tournois ont été difficiles ces derniers mois. Cela fait partie des moments clés de ma carrière. Je veux donc savourer chaque instant.».
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Dans le jeu décisif final face à Tsitsipas, Dimitrov a sorti le grand jeu : « Parfois on a des moments de grâce comme celui-ci, pendant le match, on arrive à lire mieux le jeu sur le court. Il servait si bien pendant le deuxième et pendant le troisième set également et moi, je n’étais pas en mesure d’avoir beaucoup de points sur son service. Quand le tie-break a commencé, je me suis dit : bon, il a joué de façon très solide, J’ai eu une bonne relance, j’ai attaqué la balle et mon coup droit au tie-break aussi. Ça, c’était vraiment un grand moment. »
La belle semaine parisienne se poursuit pour Dimitrov, qui lui permettra de réintégrer le top 15 pour la première fois depuis 2018. En forme depuis le début de l’automne, le Bulgare de 32 ans a notamment enchaîné une demi-finale à Chengdu (Chine), un quart de finale à Pékin et une demi-finale au Masters 1000 de Shanghai. Il tentera ce dimanche de décrocher le neuvième trophée de sa carrière, son premier depuis le Masters remporté à… Londres en 2017. Il impressionne depuis le début de la semaine par son niveau de jeu et sa constance sur le plan tactique. Son revers slicé à la Roger Federer est particulièrement efficace sur la surface parisienne. « Ça a toujours été un coup très naturel pour moi, je l’utilise beaucoup. En fait, c’est probablement l’un des premiers coups que j’ai appris à maîtriser et c’est pour ça que je suis si à l’aise avec ».
Avant son bel automne, Dimitrov a aussi connu un été moyen. «Il y a des moments pendant l’année où j’avais le sentiment de bien jouer mais rien n’allait dans mon sens. Quand ce type de moment arrive, il faut juste courber l’échine. On ne sait jamais quand on va avoir une bonne semaine, quand cela va aller dans son sens. C’est une question d’équilibre au final ». Sa relative fragilité mentale lui a souvent joué des tours dans les grands rendez-vous. Pas cette semaine : « On a toujours le trac avant un match, l’excitation, tout ça, cela fait partie du jeu. Et je les apprécie beaucoup plus qu’avant, pas seulement cette année mais aussi l’année dernière, déjà c’était le cas. En général, la régularité dont je fais preuve sur le court et hors du court, on l’apprend quand on gagne en maturité. Maintenant, je dirais que le joueur que je suis aujourd’hui gagnerait celui que j’étais il y a 6 ans sans perdre un seul set. » Place au défi ultime, le patron Novak Djokovic contre qui il a perdu onze de ses douze rencontres. Une mission impossible ? « Je pense que ça a encore plus de sens que certains des grands moments de ma carrière. Pour l’instant, je reste dans le moment présent. Il me reste un match à jouer. Je vais tout donner. »
Contre l’une de ses nombreuses victimes préférées, le Serbe ne s’attend pas à une partie de plaisir : « Je suis vraiment heureux pour lui et ses résultats. Il a été numéro 3 mondial. Il sait tout faire. C’est un joueur vraiment complet. Ça ne me surprend pas qu’il soit en finale ici, je suis très conscient de ses qualités ». Il faudra un Dimitrov en état de grâce pour faire tomber le maître des lieux.