HAUTS

Vainqueur de Carlos Alcaraz vendredi en demi-finale de Roland-Garros, Novak Djokovic s’est qualifié pour sa 34e finale de Grand Chelem. Un nouveau record pour l’insatiable Serbe, qui égale la marque de l’ex-reine du tennis féminin Chris Evert. Dans le tennis masculin, il devance désormais assez largement Rafael Nadal et ses 30 finales. Mais c’est un autre record que voudra chercher le Serbe dimanche lors de la finale. Celui de titres du Grand Chelem avec un 23e sacre plus que jamais dans son viseur.

Djokovic et Alcaraz ont offert un spectacle fabuleux dans les deux premières manches. La durée des deux premiers actes, deux heures et dix minutes, raconte une partie du combat que se sont livrés Alcaraz et Djokovic sur le court Philippe-Chatrier. Le Serbe a joué d’entrée à un niveau stratosphérique. Son intelligence de jeu démoniaque a encore frappé. Mais le Murcien, admirable de volonté, a fini par égaliser à un set partout en convertissant la première des onze balles de break qu’il s’était procurées depuis le début du match. Le combat était alors somptueux. On s’acheminait vers un match culte et historique. Mais le corps d’Alcaraz en a malheureusement décidé autrement. Ces deux premiers sets resteront en tout cas dans les mémoires.

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Avant que la crampe/blessure du phénomène Carlos Alcaraz, ne change complètement la physionomie de la rencontre, les deux hommes ont régalé le Philippe-Chatrier. Mené un set à zéro par le Serbe, Alcaraz a retrouvé son éternel sourire en début du deuxième set grâce à un point d’anthologie. Un passing en coup droit en se retournant qui touche la ligne à 1-1, pour mener 30 -0. Un point venu d’ailleurs qui a fait sourire également Djokovic, estomaqué comme les spectateurs du Philippe Chatrier. Débordé par un lob, l’Espagnol a frappé dos au court au niveau de sa cheville pour décrocher un passing gagnant. Sublime.

Le discret norvégien a surclassé Alexander Zverev ce vendredi. Un Ruud solide comme un roc qui se qualifie pour sa deuxième finale consécutive Porte d’Auteuil. L’Allemand n’a jamais réussi à mettre en danger le Norvégien qui n’a rien donné et a profité des nombreuses fautes du 27e mondial. Mine de rien, le discret 4e joueur mondial se qualifie pour sa troisième finale lors des cinq derniers Grands Chelems. Reste à savoir s’il pourra empêcher Novak Djokovic, d’aller chercher son 23e sacre dans un Grand Chelem. Une autre histoire…

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FLOPS

Le clivant Novak Djokovic ne fera jamais l’unanimité. Et il ne soigne pas toujours sa popularité, il est vrai. Néanmoins, cela ne justifie pas l’attitude du public parisien vendredi. Celui-ci a sifflé le Serbe quand il a pris le fameux toilet break (pause toilette) au début du deuxième set. Ce qui est autorisé par le règlement mais considérée comme de l’anti jeu par une partie du public. Le public parisien a encore acclamé Alcaraz, il est vrai diminué, quand il est revenu de son toilet break au début du quatrième set. Une incontestable différence de traitement. Mais là, où le public a été en dessous tout, c’est quand il a conspué le Serbe au moment où ce dernier a salué la foule après sa qualification en finale. Ce qui a fait dire au double lauréat : «Cela m’est égal, je continue de gagner». La meilleure des réponses à ses nombreux détracteurs.

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Alors que le duel entre Alcaraz et Djokovic battait son plein avec un spectacle de toute beauté, le match a changé de physionomie au moment où l’Espagnol s’est blessé au mollet droit, au début du troisième set, sur un mouvement a priori anodin à 1-1. Son adversaire est venu immédiatement à ses côtés afin de prendre des nouvelles. Le mal était fait. Le début de la fin pour l’Espagnol, qui ne marquera plus qu’un jeu dans les derniers sets, et pour le public du central une immense frustration.

Alors qu’il venait de perdre le jeu dans le troisième set au moment où il a eu sa gêne physique, l’Espagnol a indiqué qu’il avait une crampe et a demandé un temps mort médical. Ce qui est interdit, car la crampe n’est pas considérée comme une blessure. Conséquence : il a perdu le jeu suivant, le troisième du set, sur tapis vert. Il s’est retrouvé mené 2-1, sans combattre. Et le public, visiblement peu ou pas au fait de ce règlement complexe, a grondé quand l’arbitre a annoncé le score de 2-1 en faveur du Serbe… «M. Alcaraz a demandé un traitement médical pour crampes. Ce traitement devant intervenir au changement de côté, M. Alcaraz concède tous les points» du troisième jeu, a expliqué l’arbitre Aurélie Tourte, qui a appliqué ce règlement à la lettre. Si Alcaraz avait déclaré une blessure au moment de son appui malheureux, il aurait eu droit au temps mort médical immédiat. L’honnêteté ne paie pas toujours…

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Revenu de loin un an après sa grave blessure à la cheville au même stade de la compétition face à Rafael Nadal, Alexander Zverev a vu son parcours s’arrêter brutalement contre Casper Ruud. L’Allemand n’avait plus d’essence dans le moteur et il n’a jamais trouvé la solution pour perturber (un peu) le si solide Norvégien. D’une incroyable inefficacité derrière ses premières balles (55% de points gagnés seulement) accumulant les fautes (37), l’ancien numéro 2 mondial était désarmé. Triste épilogue.