Nouveau sélectionneur des Bleues, Hervé Renard «a fait des efforts très conséquents» pour s’engager avec la Fédération française de football, affirme à l’AFP son président Philippe Diallo, assurant que la FFF n’avait rien déboursé pour libérer l’entraîneur de son mirobolant contrat avec l’Arabie saoudite.

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La nomination d’Hervé Renard permet-elle de sortir par le haut de la crise qui a secoué les Bleues ?

«J’ai été confronté à une crise qui avait des racines anciennes, il a fallu trancher. Il fallait une transformation profonde et Hervé Renard était le profil idéal pour incarner ce changement, par sa réussite avec différentes équipes nationales, sa capacité à mener des actions rapides et par son charisme médiatique. Pour trouver un profil qui corresponde à nos ambitions, la barre était assez haute, y compris pour des raisons pécuniaires. Quand Hervé a dit qu’il pouvait être intéressé, cela a été un soulagement. Il a fait des efforts très conséquents, c’était pour nous quelque chose d’extrêmement appréciable. Le sportif l’a emporté sur l’économique.»

La FFF a-t-elle payé un dédommagement pour le libérer de son contrat ?

«Nous ne sommes pas intervenus économiquement. Il a tout géré lui-même avec sa Fédération et nous avons pu l’accueillir dans les meilleures conditions possibles. Sa rémunération est d’ailleurs totalement similaire à celle de Corinne Diacre. Quand on connaît ses émoluments en Arabie saoudite, ce choix est quelque chose d’exceptionnel dans le monde du football.»

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Avez-vous désormais un message à faire passer aux frondeuses ?

«La Fédération a déjà réagi en disant que la forme de leur intervention n’était pas acceptable. Maintenant, on veut tourner la page. Aujourd’hui, on a le sentiment d’avoir fait notre travail en termes d’exigence et de professionnalisme. La balle est dans leur camp, à elles de répondre sur le terrain.»

La France n’a plus de représentant en Ligue des champions féminine et semble perdre son avance sur la concurrence. Est-ce qu’il y a urgence ?

«Je le crois. On n’est évidemment pas aveugle quant aux résultats de nos clubs. On n’est pas non plus insensible à l’exode de certaines de nos meilleures joueuses dans des championnats étrangers. Il nous faut en urgence répondre à cette problématique. Mais le football professionnel féminin est en train de connaître le décollage qu’on n’a peut-être pas réussi à avoir après la Coupe du monde 2019. Aujourd’hui, on a revu notre copie, on met en place les structures pour que le football féminin français ait les moyens de son développement et s’inscrive dans une logique de rayonnement international.»