A l’heure ou techniciens et joueurs râlent sur les « cadences infernales », que les blessures se multiplient, un homme semble incassable. Inébranlable. À 32 ans, Antoine Griezmann vient d’enchaîner un 82e match d’affilée disputé avec l’équipe de France mardi soir contre l’Écosse (4-1). Un record. À titre de comparaison, le précédent détenteur de cette série était Patrick Vieira… avec 44 rencontres de suite sous le maillot bleu entre 1999 et 2002. Depuis le 31 août 2017 contre les Pays-Bas, « Grizou », joueur le plus décisif sous l’ère Deschamps (125 sélections, 44 buts, 37 passes décisives), n’a donc pas manqué une seule rencontre internationale. Colossal et symbolique de sa longévité au plus haut niveau.
S’il n’a pas marqué contre les Pays-Bas ou l’Écosse en octobre, mais a ajouté une passe décisive (pour Pavard) à son compteur, Antoine Griezmann resplendit dans le collectif français (noté 7/10 sur les deux matches). Ne comptez pas sur lui pour faire parler sa vitesse, sa puissance de frappe, occuper le terrain médiatique ou inonder les réseaux sociaux avec des gestes techniques, le natif de Macon est un joueur à l’ancienne. Doté d’un QI football largement au-dessus de la plupart de ses adversaires et partenaires, altruiste, délicieux dans le cœur du jeu par son placement, ses inspirations et sa capacité à voir le déroulement d’une action avant les autres, l’international rend le jeu des Bleus meilleur. Tout sauf anodin si Didier Deschamps lui voue une confiance inébranlable.
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Seul élément du groupe actuel, avec Olivier Giroud, à avoir connu toutes les campagnes internationales depuis 2014, le Madrilène s’avance aussi comme le meilleur passeur, le 3e meilleur buteur, le 4e plus capé de l’histoire de l’équipe de France. Des chiffres qui confirment son poids et la trace qu’il laissera une fois sa carrière terminée. À ranger parmi les plus grandes légendes des Bleus.