Surclassée 3-1 par l’Angleterre mardi, l’Italie se retrouve à nouveau au bord du gouffre : pour décrocher leur billet pourl’Euro 2024, les champions d’Europe en titre n’auront pas le droit à l’erreur face à la Macédoine du Nord et l’Ukraine dans un mois.

«Et maintenant, nous prions» : pour le Corriere dello Sport, l’un des principaux quotidiens sportifs italiens, la Nazionale a désormais besoin de l’aide de tous, même des voies les plus impénétrables, pour pouvoir défendre son titre européen dans huit mois en Allemagne. N’en déplaise au Corriere dello Sport, l’équipe de Luciano Spalletti est certes revenue les mains vides de Wembley, mais elle a encore son destin en mains.

Troisième de son groupe avec 10 points, l’Italie finira au mieux 2e et décrochera son billet pour l’Euro 2024 (14 juin-14 juillet) si elle bat la Macédoine du Nord à Rome le 17 novembre, puis l’Ukraine sur terrain neutre à Leverkusen (Allemagne) trois jours plus tard.

Même un nul ou une défaite contre la Macédoine du Nord, déjà éliminée, ne serait pas rédhibitoire pour les Azzuri, mais il leur faudra dans ce cas impérativement battre ensuite les Ukrainiens, 2e avec 13 points et un match en plus.

Mais dans un pays encore traumatisé par le «cauchemar de Palerme» de mars 2022, une défaite 1-0 contre la… Macédoine du Nord qui avait privé la Nazionale du Mondial 2022 au Qatar, cette perspective d’un match couperet fait peur.

Tout avait pourtant bien commencé pour les Azzuri à Wembley, dans le stade où ils avaient décroché l’Euro 2021 contre ces mêmes Anglais en finale au terme des tirs au but : ils ont surpris leurs hôtes en prenant l’avantage grâce à Gianluca Scamacca et les ont bousculés jusqu’à la pause, avant de sombrer en seconde période.

«Nous ne méritions pas de perdre de deux buts, mais dans des confrontations de ce niveau, il faut avoir de l’impact physique et prendre vite les bonnes décisions», a analysé Spalletti. Mais l’ancien entraîneur de Naples qui a succédé à Roberto Mancini en août, a prévenu dès la fin du match que son équipe «allait continuer sur le même schéma de jeu».

«Il faut du temps pour changer les mentalités», a rappelé Spalletti qui a concédé sa première défaite depuis sa prise de fonction, après un nul (1-1 en Macédoine du Nord) et deux victoires (2-1 contre l’Ukraine et 4-0 contre Malte). Cette Italie dont étaient connues les lacunes offensives, en manque d’un buteur patenté, inquiète désormais pour sa fébrilité défensive.

Pour ce deuxième rassemblement, le sélectionneur n’a pas été gâté. Il a dû faire face à une cascade de forfaits sur blessure qui l’ont privé notamment en attaque de Federico Chiesa et de Ciro Immobile.

Et surtout, la Nazionale s’est retrouvée dans la tourmente d’une nouvelle affaire de paris illicites : des policiers sont venus interroger au centre d’entraînement de Coverciano deux joueurs, Sandro Tonali et Nicolo Zaniolo, qui pourraient être suspendus jusqu’à trois ans.

D’ici novembre, rien ne dit que d’autres internationaux ne seront pas rattrapés par ce scandale : le nom de l’attaquant Stephan El Shaarawy, qui a débuté la rencontre de mardi, est désormais cité par Fabrizio Corona, l’ex-roi des paparazzi qui est à l’origine de cette affaire.

Pour le Corriere dello Sport, décidément bien plus abattu par la défaite de Wembley que les autres titres de la presse italienne, rien ne va plus dans le calcio : «l’écart avec les grands d’Europe et du monde est désormais insurmontable, car l’Italie n’est plus l’Italie», juge-t-il dans son éditorial.