« Attaquer, comme toujours. » Luis Enrique ne fait pas de mystères au moment d’évoquer la philosophie de « son » PSG avant de défier l’AC Milan, ce mercredi (21 h, Canal et RMC Sport 1), au Parc des Princes, en Ligue des champions. Et ça ne surprendra personne… « Jusqu’ici, on a toujours attaqué, on a toujours eu la possession. C’est le plus important pour nous. On ne va pas changer. C’est ma philosophie, je pense que l’équipe l’a assimilée et c’est pour cela que je suis ici », affirme encore le coach espagnol, pris par la folie des grandeurs dans ses choix à Newcastle (défaite 4-1), il y a trois semaines, face à une équipe pas brillante, mais solide et efficace. C’est tout ce qu’il a fallu aux Magpies pour faire exploser un PSG penchant (beaucoup) trop vers l’avant. L’ex-coach du Barça s’était toutefois déclaré « satisfait » à l’issue du match, le répétant à plusieurs reprises depuis. Il était bien le seul…

Quoique… Stefano Pioli semble être sur la même longueur d’onde : «J’ai bien entendu vu ce match. Et je pense que s’ils devaient le rejouer, le résultat ne serait probablement pas le même. Le PSG a eu de grosses occasions de mener au score… Le football est imprévisible», a indiqué le coach italien mardi soir.

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Ce match contre Milan, toujours en quête d’un premier succès en Ligue des champions cette saison (2 nuls) et battu en Serie A par ses deux plus grands rivaux (1-5 contre l’Inter en début de saison et 0-1 face à la Juve dimanche), mais demi-finaliste de C1 la saison dernière et deuxième en championnat (le classement de Serie A ici), représente néanmoins un test pour les ambitions offensives de Enrique. Encore samedi dernier, face à Strasbourg (3-0), il s’est permis quelques excentricités tactiques, avec notamment ce rôle hybride entre milieu et… arrière droit pour Carlos Soler (buteur et passeur), cette ligne de quatre devant, trois vrais défenseurs de métier sur la feuille de match au coup d’envoi… « Chaque match est différent », avait-il tempéré après cette large victoire sur une faible et inoffensive équipe.

Dans tous les cas, le PSG ne présentera pas le même onze de départ face à Milan que contre le Racing. Ménagés, Ousmane Dembélé, Manuel Ugarte, Marquinhos et Warren Zaïre-Emery devraient en effet retrouver leur place. Victime d’un «traumatisme à la cheville gauche», le quatrième nommé est apte. Pour ce qui est de l’animation et du système, il faudra encore attendre.

Une chose est sûre : Milan n’est pas Strasbourg. Ce n’est pas parce que les Italiens n’ont pas encore marqué en C1 qu’il faut minimiser leurs qualités offensives… «Je pense qu’on a réalisé deux excellentes performances, juge Pioli au sujet des nuls sans but contre Newcastle et à Dortmund. Mais le football est étrange, imprévisible, et on n’a pas marqué. On aura peut-être moins d’occasions (ce mercredi) mais on en convertira cinq en ne tirant que quatre fois au but…» Avec notamment sa gauche caviar, ce duo composé de l’ancien Lillois Rafael Leão et du Bleu Théo Hernandez (le frère du Parisien Lucas), le 4-3-3 de Pioli a de quoi faire payer cash les éventuelles originalités tactiques de Luis Enrique. Et ce même si la victoire face à Dortmund (2-0) en début de campagne avait de quoi rassurer. «Il faudra évidemment défendre contre Milan. Je vois que nos supporters apprécient quand on récupère haut le ballon, et cette mentalité au Parc, les joueurs le perçoivent », souligne Lucho.

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Des joueurs qui savent bien qu’il faudra éviter de reproduire les « erreurs » commises à Newcastle, à l’image de Gianluigi Donnarumma. « La différence en C1, ce sont les erreurs… Il faut en faire le moins possible et attaquer. Notre style est d’attaquer et d’essayer de faire mal à Milan », jure l’ex-Milanais, paraphrasant son coach, Luis Enrique, qui vivra et mourra par ses idées : « On jouera toujours de la même manière. » Pour le meilleur et pour le pire… Évidemment, si Marquinhos trouve intéressant de donner le ballon aux attaquants adverse, comme à St-James’ Park, ce sera plus compliqué…

À voir si l’ancien entraîneur du FC Barcelone saura, cette fois, placer le curseur de manière adéquate, en termes de système, d’animation, mais aussi de choix des joueurs. Avec Vitinha plutôt qu’un quatrième attaquant par exemple ? Tout est possible quand on part dans l’idée d’avoir « 11 attaquants et 11 défenseurs », comme c’est son cas. Vraiment tout… «Même s’il ne met pas quatre attaquants, il joue toujours avec quatre joueurs offensifs», relève coach Pioli. Et d’ajouter : «Il a fait un travail brillant, il a totalement changé le visage du PSG en quelques mois. Avant, ils se reposaient sur le talent de leurs individualités mais ils n’avaient pas d’équipe. Je l’admire en tant que coach et comme personne». Le technicien italien ne sait d’ailleurs pas trop sur quel pied danser : «Ça peut être risqué de rester derrière en raison de leurs qualités, mais aussi de les presser haut à cause de leur vitesse».

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Avant d’affronter Milan deux fois de suite (retour le 7 novembre à San Siro), la marge de manœuvre dans le groupe F (le classement ici) est en tout cas mince pour le PSG, deuxième avec trois points, derrière Newcastle (4 pts) et devant Milan (2 pts) et Dortmund (1 pt). « C’est un tournant pour tout le monde et une grande opportunité aussi. Je pense qu’il faudra attendre la dernière journée pour savoir qui va se qualifier. Ce sont deux matches vitaux pour nous comme pour eux parce qu’ils peuvent conditionner la suite », analyse Luis Enrique. Dans ces conditions, pas le choix : il faut gagner.