Son analyse du match : «Il y a eu deux mi-temps très différentes. Dans la première, la Real Sociedad était meilleure que nous, c’était la meilleure équipe sur le terrain, ils gagnaient les ballons, on n’était pas capable de presser parce qu’ils jouaient long et misaient sur les deuxièmes ballons à la retombée. On n’était pas non plus capable de ressortir la balle de derrière, on perdait trop de ballons et ça veut dire qu’ils étaient supérieurs. Une grande première période de la Real Sociedad. On était en difficulté. C’est le football, ça peut être dur. En seconde période en revanche, on a retourné la situation et le match a totalement changé. On a pressé et été plus efficace à la récupération. On a pu ressortir les ballons de derrière et on arrivait à se défaire de leur pressing. Du coup, on a trouvé des espaces. Le but intervient alors qu’ils n’étaient que 10 sur le terrain (Hamari Traoré se faisait soigner sur le bord de la pelouse, NDLR). Et ça nous a aidés à gagner en confiance et à gagner le match. La Real est une équipe qu’on connaît très bien. Ils jouent ensemble depuis longtemps et ont de très bons joueurs, un très bon coach, un jeu aussi attractif qu’efficace.»

Lucas Beraldo plutôt que Lucas Hernandez : «Il n’y avait pas de problème physique (pour Hernandez). Pourquoi Beraldo ? Vous posez la question parce que vous êtes journalistes mais je suis entraîneur et mon travail est de choisir les joueurs. J’ai choisi les 11 dont je pensais qu’ils étaient les meilleurs pour débuter. Et si je devais choisir à nouveau, je prendrai les 11 mêmes joueurs.»

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Sa grosse colère à la pause : «Je ne sais plus exactement ce que je leur ai dit. (…) Pour être honnête, je ne me souviens plus (sourire). Les grands chefs ne révèlent pas leurs recettes. Au final, le mérite revient aux joueurs. Ils y ont cru, ils ont continué à y croire. C’est un jeu et je ne cesserai jamais de le dire. Il ne nous arrivera rien si on perd. L’autre jour (dimanche), les supporters sont venus voir l’entraînement, ils étaient derrière nous, ils ont dit qu’ils voulaient nous voir courageux et audacieux. Il n’arrivera rien si on ne gagne pas la Ligue des champions. La Real Sociedad a dominé en première période, mais vous pouvez perdre si vous jouez en étant fidèle à vos idées. Si tel est le cas, le lendemain, les gens se lèvent et passent à autre chose, tu te relèves. Ça fait partie du sport et de la vie. Mais il faut rester fidèle à ses idées. En première période, je pense qu’on n’a pas pris assez de risques et contre une équipe comme la Real, ça peut vite devenir un cauchemar… La première période était un cauchemar.»

Le physique : «Il n’y a pas si longtemps, on me parlait de défaillance physique de notre côté face à Brest (lors du nul 2-2 entre les deux équipes en championnat, NDLR). La Real était parfaitement préparée sur le plan physique. Et le PSG aussi. Et on me questionne sur un problème physique de la Real sur la seconde période ? Non. Vous devez analyser les choses de manière plus profonde. Chaque équipe est bien préparée. Mais le match a effectivement changé en seconde période, on avait plus de possession, on sortait mieux de leur pressing et le but nous a remplis d’énergie et de confiance, avec les adversaires qui ont plus souffert, et c’est normal quand tu joues à la maison. Je préfère ne pas trop penser à ce à quoi on va être confronté à San Sebastian parce que la Real Sociedad est une très bonne équipe, avec un style de jeu clair. Avec le soutien de leurs supporters en plus, ils seront très forts.»

Ce qui a manqué au PSG pour faire un match complet : «Ça aurait été un match différent si on avait affronté une autre équipe. Ça a à voir avec leur niveau. On a compris dès le premier ballon comment ils allaient procéder (un long ballon vers les attaquants, NDLR). On les pressait dans leur moitié de terrain mais le ballon revenait vite dans la nôtre et on a commencé à avoir des problèmes. En deuxième période, ce n’est pas arrivé, on a gagné en confiance et on a retourné la situation. C’était vraiment un match compliqué. Depuis le début de la saison, la Real a joué la meilleure mi-temps contre nous.»

Le changement Vitinha/Fabian Ruiz à la pause : «L’idée était de mieux tenir le ballon. Vitinha est plus dynamique, avec la capacité à tenir la balle sans la perdre. Et le changement a été positif. Ça a permis à Vitinha et à Fabian de montrer leur meilleur visage. Warren Zaïre-Emery a joué à son niveau habituel. Mais plus qu’un changement de position, c’est surtout un changement de mentalité et d’ambition qu’on a effectué en seconde période. On a gagné en confiance et on a été capable de retourner la situation dans un match qui semblait compliqué.»

Si le staff avait identifié une faiblesse de la Real au second poteau sur les coups de pied arrêtés : «Non. Je pense que c’est une équipe de très haut niveau sur coups de pied arrêtés. En fait, je pense qu’ils sont plus forts que nous dans ce domaine. Ils ont de grands tireurs et de grands finisseurs, mais le football est si drôle… On a ouvert le score sur un coup de pied arrêté par Kylian Mbappé, qui n’est pas un grand spécialiste de cet exercice, mais il y a un bon centre de Marquinhos au premier poteau et ça pose toujours des problèmes pour l’équipe qui défend. En plus, ils n’étaient que 10 à ce moment-là car Traoré venait de sortir, tout aide dans le football !»

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Si la Real Sociedad l’a surpris : «Non, je n’ai pas du tout été surpris. Ils pressaient à six. D’habitude en Ligue 1, ils sont même sept le plus souvent. On manquait de fluidité et de confiance, on n’a pas réussi à trouver les bonnes passes. Je n’ai pas été surpris mais peu importe, c’est toute la beauté du football, vous pouvez parfois faire des erreurs et tout va mal très vite. Vous devez connaître les adversaires, mais le football est dynamique, il y a tant de joueurs, le terrain est si grand, beaucoup de situations différentes, et même si vous connaissez tout sur eux, une équipe peut toujours encaisser un but de la même manière 10 matches de suite. Ça marche comme ça… C’est pour cela que le football est le meilleur sport du monde, il est si imprévisible…»

L’évolution de son projet de jeu : «Depuis nous sommes arrivés ici, vous pouvez voir l’évolution de l’équipe. J’aime la progression, c’est en accord avec mon idée du jeu. On veut être une équipe sur laquelle il est difficile de faire pression. Si une équipe fait le choix de nous presser haut et de prendre des risques, nous sommes capables d’amener le ballon aux attaquants dans de bonnes conditions, même si ce n’était pas le cas aujourd’hui en première période… La Real Sociedad a très bien pressé et avec seulement six joueurs, tout en conservant une supériorité numérique à quatre contre trois derrière. Ils nous ont pris beaucoup de ballons, mais je dois regarder. Toujours est-il que dans ces six mois, il y a eu beaucoup de choses que j’aime. Il est évident que nous devons encore progresser et que nous sommes dans cette phase initiale de la première saison, mais je pense que s’il y a quelque chose que je peux dire aux joueurs, c’est que cela suit l’idée que je leur transmets ou que j’ai essayé de leur transmettre. C’est la chose la plus agréable pour moi en tant qu’entraîneur et ça me remplit le plus de fierté car c’est la seule façon dont je dispose pour préparer mon métier et essayer d’avoir du succès. Et si nous devons être éliminés, alors que ce soit en restant fidèles à nous-mêmes, en ne faisant pas de choses sur lesquelles nous n’avons pas travaillé.»

Propos recueillis en conférence de presse