Paris, l’art de se compliquer la vie. Vainqueurs 7-0 face aux amateurs de l’US Pays de Cassel, les Rouge et Bleu sont rentrés de Lens avec le sentiment du travail bien fait et un billet pour les 8es de finale de la Coupe de France, avec la perspective d’un Classique face à l’OM. Carton plein. Pas de quoi pavoiser au vu du niveau de l’adversaire, pensionnaire de Régional 1, la sixième division, mais tout de même. En plus, Kylian Mbappé en a profité pour affoler les compteurs, son quintuplé lui permettant de revenir à quatre buts du record maison d’Edinson Cavani (196 contre 200). Sauf que le PSG sera toujours le PSG, marié aux troubles et aux soubresauts, aux bisbilles. La preuve avec ce début de polémique au sujet du brassard de capitaine.
Lundi, c’est Mbappé qui en a hérité. Une grande première pour le crack de Bondy au coup d’envoi d’un match sous les couleurs du Paris Saint-Germain. Une belle preuve de confiance en sachant que d’autres joueurs plus expérimentés figuraient dans le onze, Neymar Jr, Keylor Navas ou encore Sergio Ramos. Rien de scandaleux toutefois au vu du statut de l’intéressé, de son importance à Paris depuis sa prolongation de contrat au printemps dernier. Surtout que l’habituel capitaine, Marquinhos, était sur le banc, et que son suppléant, Presnel Kimpembe, est toujours indisponible.
Oui mais voilà : à défaut de remettre en cause le statut de Marqui, le coach parisien a bombardé «KM» vice-capitaine en conférence de presse d’après-match, un peu à la surprise générale. «Pour le brassard de capitaine, ça a été défini comme ça depuis le début de la saison. J’avais décidé que Kylian devait être le second capitaine. Il est resté au PSG. Il méritait d’avoir ce brassard quand Marqui n’est pas là», a-t-il indiqué. Problème ? Sur les trois premiers matches que Marquinhos n’a pas débuté cette saison, trois matches pour lesquels Mbappé était titulaire, le brassard est revenu à Kimpembe (Brest, Troyes) et en l’absence de ce dernier, à Marco Verratti (Auxerre). Dans ces conditions, les propos de «Galette» n’ont pas de sens. Pourquoi dire que Mbappé est le seul numéro 2 depuis le début de la saison ?
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Nul doute que Christophe Galtier s’exprimera sur ce sujet vendredi (13h), en conférence de presse, à l’avant-veille de PSG-Reims (20e journée de Ligue 1). En attendant, les spéculations vont bon train. Nos confrères de la radio RMC ont par exemple indiqué que Presnel Kimpembe a été prévenu de ce changement «il y a plusieurs semaines». A priori, le message n’est pas passé. «Ces dernières heures, j’ai pu entendre et lire beaucoup de choses à mon sujet. Je souhaite donc mettre les choses au clair afin d’éviter de propager de fausses informations à mon égard. Je n’ai pas été mis au courant de cette décision, ceci est complètement faux», a lâché «Kim» tard mardi soir, dans un message posté sur les réseaux sociaux, précisant aussitôt qu’il «respectera toujours les décisions du club».
Bon soldat, mais cette prise de parole veut bien dire que la question n’est pas anodine… D’autant que le titi de 27 ans n’a pas besoin de ça, entre une prolongation qui traîne, la potentielle arrivée de Milan Skriniar et son forfait de dernière minute pour la Coupe du monde. Ça ressemble fort à un déclassement, même si c’est une promotion.
Rappelons toutefois que Galtier chantait les louanges de son international français (28 sél.) juste avant ce match contre l’US Pays de Cassel. «On espère l’avoir sur les prochaines semaines. Il est prévu qu’il réintègre les séances dans huit-dix jours. Il travaille dur, fort, il met beaucoup d’énergie et il est très investi, très sérieux, mais on verra son ressenti sur le terrain. C’est évidemment une absence préjudiciable pour nous, on connaît son importance dans le groupe, son niveau de jeu et sa capacité à être un leader de défense. C’est aussi un gaucher et c’est important dans l’axe. Mais on verra dans les jours à venir s’il peut revenir sur le terrain et ensuite, son état de forme», disait-il.
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On verra aussi son état d’esprit. Une chose est sûre : avec le programme dantesque qui attend Paris en février, notamment le FC Bayern en 8es de finale de Ligue des champions et deux Classiques à Marseille, en L1 et en Coupe, le retour de Presnel Kimpembe fera le plus grand bien. D’ici-là, cette polémique se sera peut-être envolée comme elle est venue ? «Il y a quatre vice-capitaines : Kimpembe, Verratti, Mbappé et Ramos. Et quand Marqui n’est pas là, le coach nomme au choix son capitaine dans les quatre vice-capitaines», souffle-t-on à France Bleu Paris . Au PSG, ce n’est jamais aussi simple.