Les raisons de son silence depuis juin : «J’avais annoncé dès ma première prise de parole que je ne ferais pas toutes les conférences de presse et que je ne suis pas le supérieur hiérarchique d’Antoine Griezmann. J’ai fait les trois premières conférences de presse, il a fait les trois suivantes. J’avais aussi dit qu’on laisserait la porte à de nouveaux leaders. Mike Maignan est venu, Aurélien Tchouaméni aussi. Le coach m’a dit de revenir et je fais ce qu’il me dit. (…) C’est une volonté de partager le leadership. Je ne me suis jamais caché, j’ai toujours assumé. J’ai envoyé ma lettre (au PSG) et je me suis présenté devant les médias une semaine après et j’ai eu neuf questions sur 11 au sujet du PSG, une sur les JO et une sur Gibraltar parce que je l’ai demandée… Je n’ai pas peur de venir ici. L’équipe de France n’est pas mon équipe. Elle n’appartient à personne, on est tous à son service, il y a plusieurs leaders, j’en fais partie et c’est pour cela que je suis là aujourd’hui.»

Les JO 2024 : «J’ai toujours voulu faire les JO mais ce n’est pas moi qui décide, c’est mon employeur. Ce serait un plaisir de les jouer mais mon employeur aura le dernier mot. Si mon employeur ne veut pas que je les fasse, je ne les ferai pas. Ce n’est pas un problème. Mais oui, j’aimerais les faire. (…) Je ne pense pas que ce sera une réflexion très longue. Si c’est oui, c’est oui. Si c’est non, c’est non. Je veux les jouer. Je pense que les gens veulent que je les fasse. Ça va rentrer dans l’ordre, mais on n’est pas à l’abri d’une mauvaise surprise.»

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Son rôle au PSG et en sélection : «Je pense que je suis un joueur différent parce que ce sont des équipes différentes, avec des philosophies de jeu différentes. Au PSG, on a un coach (Luis Enrique) qui a une volonté assumée de jouer dans le camp adverse, d’avoir toujours le ballon, de toujours penser à nous en considérant que c’est à l’adversaire de s’adapter. En équipe de France, on s’adapte à nos adversaires. Du coup, les matches ne se ressemblent pas forcément en sélection… même si on gagne souvent. C’est ce qui fait que je suis un joueur différent mais ça me plaît, ça me permet d’élargir ma palette et ça ne touche pas mon rendement parce que je marque avec les deux équipes. Mais je peux encore m’améliorer et élargir ma palette, c’est l’objectif. Les différences ? Didier Deschamps me donne une liberté totale sur le couloir gauche. Avec Luis Enrique, c’est autre chose, il y a beaucoup plus de consignes, et c’est bien aussi parce que ça permet d’avoir une structure. Par exemple, au dernier match (victoire 3-0 à Reims), j’ai commencé ailier gauche, il m’a demandé de coller la ligne, en deuxième période il m’a demandé d’être beaucoup plus intérieur parce qu’on jouait avec un faux numéro 9, en exploitant les espaces dans le dos et d’être un joueur plus axial. J’ai cette particularité de m’adapter à tous ces schémas. Et j’ai tout intérêt à écouter les deux grands entraîneurs que j’ai aujourd’hui, ils vont m’aider à progresser et à devenir encore meilleur que je le suis.»

Son avenir au PSG : «Ce n’est pas l’actualité de l’équipe de France. Je suis venu ici en tant que capitaine des Bleus. J’aimerais le rester pour les 10 jours qui viennent… Si vous avez envie de me poser cette question et qu’elle vous tient à cœur, il faut venir au Campus PSG (le centre d’entraînement du club de la capitale, NDLR) et venir me la poser… si je suis appelé à venir en conférence de presse.»

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Les critiques de Luis Enrique : «Il faut lui demander à lui, pourquoi ce timing, mais je l’ai très bien pris. C’est un grand entraîneur. Il a beaucoup à m’apporter, à m’apprendre. Je suis à un moment de ma carrière où j’ai envie d’élargir ma palette, d’être un joueur complet. Depuis le premier jour où on s’est côtoyés, quand je suis revenu du loft, je lui ai dit qu’il n’aurait aucun problème avec moi, que tout ce que je voulais c’était de jouer au football, progresser et gagner des titres. On était d’accord là-dessus. J’ai toujours bien fonctionné avec mes entraîneurs, le sélectionneur Didier Deschamps, Mauricio Pochettino, Thomas Tuchel, des coaches qui me parlaient très mal, mais ça ne m’a pas empêché d’avoir un très bon rendement, de très bien jouer et d’avoir de très bons rapports avec eux. Je suis très exigeant avec moi-même et je suis très content si je la retrouve avec mon entraîneur car je sais que ça va m’emmener très haut. Je n’ai pas besoin que le coach dise tous les jours que je suis le meilleur du monde pour bien jouer.»

Imperméable à la pression… malgré les doutes sur son avenir : «Vous formulez la question différemment mais c’est la même que votre confrère (sourire). J’ai dit que c’est l’actualité de l’équipe de France qui prime. Ce n’est pas quelque chose qui pèse sur moi. Sur le terrain, je ne pense pas à ça, juste à jouer, faire la différence, gagner des titres. J’ai toujours fait comme ça. J’ai toujours eu pas mal de choses à supporter en dehors. Ça ne m’a pas empêché de réaliser ce que j’ai réalisé. Quand je suis sur le terrain je ne rentre pas avec les choses extérieures. Je pense à mon football. J’ai attaqué la saison avec l’envie de ne penser qu’à mon football et pas aux choses extérieures, à laisser des choses extérieures polluer mon football. C’est le plus important pour moi, jouer.»

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Warren Zaïre-Emery : «Il est fascinant ! Il est déjà très mature. Il joue avec beaucoup de personnalité. C’est un milieu de terrain moderne qui n’a pas peur de prendre le ballon, d’avancer avec le ballon et qui fait gagner des mètres à son équipe. Il met de l’impact aussi. Tout se passe très bien pour lui. Pour nous, l’objectif est de l’accompagner. Je n’ai pas de conseils à lui donner. Quand vous arrivez à être titulaire à 17 ans au PSG… Même s’il va faire des erreurs, il va apprendre très vite et tout seul. Avec ses entraîneurs, il a tout pour progresser. C’est un plaisir d’avoir ce rafraîchissement dans l’équipe. Il a 17 ans, l’âge de mon petit frère (rires). C’est fou ! Je ne suis pas vieux, mais ça vieillit un peu de voir qu’il arrive, il fait ses devoirs, c’est n’importe quoi. Il joue trois fois par semaine… Il est fascinant. Tout ce qu’on a à faire, c’est l’accompagner et le protéger en dehors du terrain, c’est notre mission. Sur le terrain, il faut qu’il soit lui-même.»

Le Ballon d’or : «Si j’ai peur qu’il m’échappe ? Il m’a déjà échappé ! Pour la suite ? Non… Je n’ai pas peur, je n’ai pas de problème. Le classement est ce qu’il est. Lionel Messi le mérite. Quand Messi gagne la Coupe du monde, Messi doit gagner le Ballon d’or, c’est comme ça que ça marche. C’est l’un des meilleurs joueurs du monde, si ce n’est le meilleur. Le 18 décembre au soir, je savais qu’il avait gagné la Coupe du monde et le Ballon d’or. Et tout le monde le savait. Maintenant, Erling Haaland avait fait une grande saison, moi aussi, mais à côté d’une Coupe du monde remportée par Leo Messi, ça ne pèse pas lourd…»

Son profil préféré pour l’avant-centre des Bleus : «Ce n’est pas une question pour moi (rires). Les trois (Giroud, Thuram, Kolo Muani) sont forts, les trois marquent des buts, ils jouent à Milan, l’Inter et au PSG. On a la chance d’avoir ces trois joueurs, qui ont en plus des profils différents. Que le meilleur joue et on va s’adapter.»

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Randal Kolo Muani et Ousmane Dembélé, ses coéquipiers en club et en sélection : «Des difficultés ? Ils viennent d’arriver dans un nouveau club, c’est normal. Ousmane remonte la pente. Il fait de bons matches, ces derniers matches sont plus que satisfaisants. Randal s’adapte doucement mais sûrement. Après, dans un club comme le PSG, il y a une exigence, il faut toujours faire plus. Ce n’est jamais assez. C’est pour ça que le PSG est le PSG. C’est un club qui a des exigences. J’essaie de parler avec eux. C’est important que l’humain se sente bien pour que le sportif réussisse, c’était mon rôle, même si je n’étais pas là quand ils sont arrivés, je sortais d’une situation un peu délicate. J’ai essayé de les aider du mieux que je peux, de les intégrer, parce qu’une fois qu’ils seront pleinement intégrés humainement, ça va rouler sportivement. Ils ont des qualités. Si le club les a achetés, c’est qu’ils sont bons. Tout va avancer dans le meilleur des mondes prochainement.»

Marcus Thuram : «Je le connais depuis une dizaine d’années, on a été à Clairefontaine ensemble. Son repositionnement dans l’axe ? Ça fait des années que je lui dis qu’il finirait au poste d’avant-centre. Il ne m’écoute pas ! À Mönchengladbach, quand il collait la ligne, je lui disais qu’il finirait dans l’axe parce qu’il a toutes les qualités pour être un très bon avant-centre. Son début de saison à l’Inter Milan le prouve. Je suis content pour lui. On parle beaucoup, on échange quasiment tous les jours. J’ai beaucoup d’affection pour lui. Son début de saison à l’Inter prouve que l’Inter a fait le bon choix et lui de comprendre que c’est sa meilleure position.»